FFS : «La mise en œuvre de la loi sur les hydrocarbures serait une trahison envers leur peuple»
Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce dans un communiqué rendu public ce dimanche, le gouvernement illégitime qui «s’apprête, sous l’égide d’un chef d’Etat par intérim dont le mandat a expiré, à faire voter par un Parlement non représentatif et impopulaire décrié par le peuple en révolte, deux projets de loi, un sur les finances, l’autre sur les hydrocarbures qui ouvrent la voie au bradage des ressources naturelles du pays et au contrôle de pans entiers de l’économie nationale par les intérêts étrangers».
L’instance présidentielle du parti estime que «ces lois hypothèquent à moyen et long termes le développement d’une économie indépendante et portent un sérieux préjudice aux intérêts nationaux. Il s’agit là d’une atteinte grave à la fois au patrimoine de notre peuple et à sa souveraineté nationale». «L’histoire retiendra que tous ceux qui auront contribué à l’adoption de ces lois et à leur mise en œuvre auront trahi leur peuple, la Révolution de Novembre 1954 et celle de Février 2019».
Le FFS relève trois mesures dans le projet de loi de finances 2020 qui «transfèrent la propriété de biens publics et le pouvoir national de décision à des étrangers, sans contrepartie effective». Il s’agit, selon le parti, de la suppression de la règle 51/49, la levée de la restriction relative à l’endettement extérieur et l’autorisation d’importer des véhicules d’occasion de moins de trois ans.
Pour le FFS, la suppression de la règle 51/49 ouvrira la voie devant des investisseurs «mus par une rentabilité financière à court terme en orientant leurs capitaux vers la captation des matières premières et non par vers le développement économique et social du pays». S’agissant de la levée de la restriction relative à l’endettement extérieur, le parti estime qu’«autoriser un gouvernement illégitime rejeté par tout le peuple sans programme économique à endetter le pays, dette qu’auront à rembourser nos enfants, serait dommageable sur le plan économique, financier et éthique», en précisant que «le recours au financement extérieur en position de faiblesse profitera aux établissements financiers étrangers en imposant des crédits à des conditions désavantageuses pour notre pays».
Le FFS relève, par ailleurs, que le retour à l’importation des véhicules d’occasion «marque l’échec des unités de montage automobile dans notre pays», en soulignant que cette mesure, «non seulement ne réduira pas la facture d’importation, mais, pire encore, encouragera le marché parallèle de la devise, entraînera une perte de la valeur du dinar, causera des pertes d’emplois et profitera aux pays étrangers puisqu’elle leur permettra de renouveler leur parc véhicule et augmenter leur vente de véhicules neufs sur leurs marchés respectifs».
«Quelle urgence y a-t-il à initier ces deux lois au pas de charge par un pouvoir exécutif et un pouvoir législatif illégitimes alors qu’il s’agit de textes qui engagent l’avenir du pays ?», s’interroge l’instance présidentielle du FFS, qui relève que «derrière ces mesures, il y a une motivation politique». «En agissant ainsi, le pouvoir, en contrepartie des avantages octroyés aux firmes étrangères, attend de leurs gouvernements respectifs un soutien au régime et au processus électoral engagé visant à le pérenniser», conclut le Front des forces socialistes.
K. B.