Pourquoi l’illégitime Bensalah fait des appels du pied au Président tunisien élu
Par Mohamed K. – Le pouvoir autoproclamé en Algérie, illégitime depuis le 9 juillet dernier, voit en le nouveau Président démocratiquement élu en Tunisie une planche de salut pour tenter de gagner, enfin, la caution d’un Etat étranger. Abdelkader Bensalah s’est, en effet, empressé d’adresser un message de félicitations à Kaïs Saïed, en rebondissant sur la déclaration de ce dernier qui, dès son élection, a assuré que l’Algérie serait le premier pays qu’il visiterait.
Pour autant, le nouveau chef de l’Etat tunisien n’a pas précisé la date de cette visite. Or, un déplacement du nouveau locataire du palais de Carthage dans notre pays dans ce contexte de crise politique profonde serait un gage au profit du pouvoir de fait actuel, boudé par les dirigeants étrangers qui suivent avec une grande inquiétude la dérive dictatoriale du chef d’état-major de l’armée, après les nombreuses arrestations opérées parmi les manifestants pacifiques, dans les rangs de l’opposition et dans la presse.
Sitôt les résultats du deuxième tour des élections présidentielles annoncés, qui le donnaient largement vainqueur, le successeur du défunt Béji Caïd Essebsi affirmait que l’Algérie était la «patrie de la vraie Révolution». Dite dans la conjoncture actuelle, cette déclaration a donné lieu à différentes interprétations. Des observateurs se sont interrogés, en effet, si Kaïs Saïed parlait de la Guerre de libération nationale ou du Mouvement de contestation populaire qui se poursuit imperturbablement depuis le 22 février et dont le caractère pacifique et civique a suscité l’admiration du monde entier.
«La nouvelle direction politique en Tunisie n’ira pas jusqu’à offusquer l’orageux chef de l’armée algérienne, mais il y a peu de chance que le Président d’un pays voisin démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale se laisse intimider par les tenants du pouvoir à Alger», laissent entendre des observateurs avertis. «L’appel du pied du chef d’Etat intérimaire n’a aucune chance d’avoir l’effet escompté, même si la Tunisie a grandement besoin de l’Algérie pour garantir sa sécurité», notent ces observateurs, en soulignant que «le nouveau Président tunisien et son pays tirent désormais leur force de la légitimité des institutions qui permettront au tout premier régime démocratique dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient d’acquérir une place honorable dans le concert des nations».
«De nos jours, la puissance d’un Etat ne tient ni à sa surface géographique ni au nombre de soldats qui composent son armée, mais dans sa capacité à gagner le soutien des grandes nations qui comptent dans le monde», confient ces sources convaincues que le salut de l’Algérie réside dans le triomphe du Mouvement populaire.
M. K.
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