Retour timide de Gaïd-Salah sur le devant de la scène : le pouvoir coincé
Par Abdelkader S. – La réapparition de Gaïd-Salah en costume-cravate au Conseil des ministres et son déplacement annoncé à Ouargla ce mardi, prévu il y a deux semaines mais retardé suite à un malaise, sont symptomatiques d’une crise au sein de l’état-major de l’armée et, plus généralement, du pouvoir, indiquent des sources informées.
Absent depuis quinze jours, l’homme fort du régime a dû s’afficher aux côtés du chef d’Etat intérimaire factice, Abdelkader Bensalah, et des membres du gouvernement inopérant sous la conduite feinte de l’ancien ministre de l’Intérieur de Bouteflika, Noureddine Bedoui, «non pas pour couper court aux rumeurs, mais parce que personne dans son entourage direct n’accepte d’assumer la responsabilité de la situation de blocage à laquelle a abouti la crise politique et économique dans le pays», expliquent nos sources.
C’est un Gaïd-Salah isolé et affaibli qui se déplacera dans la 4e Région militaire pour tenter de démontrer qu’il est «animé de la même détermination» à contrer la volonté populaire, en imposant des élections présidentielles dans la précipitation et en faisant adopter deux lois antinationales en un temps record. «Si les plus proches collaborateurs du chef de l’armée sont à ce point pressés de faire élire un président et de faire passer des textes d’une telle importance stratégique, ce n’est pas tant pour mettre le peuple devant le fait accompli, mais par peur de devoir assumer des décisions qui auront été prises de façon unilatérale par Gaïd-Salah soit par entêtement, soit sur injonction de l’étranger», soulignent nos sources.
«La levée de boucliers contre la loi sur les hydrocarbures, y compris dans le camp du pouvoir, pourrait signifier que le chef d’état-major de l’armée serait effectivement lâché par la dizaine de généraux qui lui étaient jusque-là fidèles et que les candidats à l’échéance du 12 décembre, dont il n’est même pas sûr qu’elle soit maintenue, commenceraient à entrevoir un changement de cap au sein du commandement de l’armée qui augurerait un retrait de Gaïd-Salah ou son éviction dans les jours et les semaines à venir», prédisent nos sources.
A. S.
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