Les deux princes se liguent contre l’éveil populaire en Algérie et au Liban
Par Mohamed K. – Des observateurs du Hezbollah ont accusé une chaîne de télévision locale, Al-Jadid, proche du Courant de l’avenir de Saâd Hariri et inféodée aux monarchies du Golfe, d’avoir reçu des financements saoudiens et émiratis pour essayer de détourner le mouvement de contestation citoyen qui en était, lundi, à son treizième jour consécutif, et surtout de le briser.
Les responsables de ce média, soutenus par un communiqué du gouvernement, dirigé par un pro-Saoudien, ont beau démentir l’information mais la focalisation de la chaîne dans ses couvertures des manifestations populaires sur des faits marginaux et sciemment amplifiés, comme la mixité qui encourage, selon les commentateurs de ce média, «la dissolution des mœurs», tout en zoomant sur les slogans hostiles au Hezbollah et au mouvement de résistance contre Israël, est interprétée comme une manipulation visant clairement à semer la discorde et la division au sein du mouvement citoyen en vue de l’affaiblir.
Pour sauver un gouvernement qui lui est totalement acquis, nonobstant une certaine résistance du bloc chiite qui y siège, les Emiratis et, à un degré moindre, les Saoudiens, seraient prêts à intervenir financièrement comme ils l’avaient fait successivement en Egypte, en Tunisie ou en Libye, avec néanmoins des fortunes diverses.
C’est devenu, depuis maintenant six ans, une spécialité de ces deux régimes monarchiques dirigés de facto par des princes héritiers : créer des contre-révolutions partout dans le monde arabe où il y a des spasmes de révolution citoyenne pour changer les régimes en place. C’est ainsi que leur ombre a été très rapidement repérée et dénoncée dans les manifestations par les Algériens qui soupçonnent, notamment, Abu Dhabi de soutenir la répression du Hirak par un pouvoir aux abois et de lui fournir des moyens de désinformation et d’intoxication destinés à polluer les réseaux sociaux et à former une opinion hostile au changement.
M. K.
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