Les ministres appelés à pallier l’absence de Bedoui : où est le Premier ministre ?
Par Nabil D. – Les ministres ont été instruits d’improviser des sorties sur le terrain à grand renfort médiatique pour camoufler l’absence du Premier ministre qu’on ne voit que très rarement à l’occasion des audiences-alibi sporadiques avec le tout aussi effacé chef de l’Etat intérimaire. Les deux hommes sont maintenus à leur poste par l’état-major de l’armée pour lui assurer une couverture politique et diplomatique vis-à-vis de l’étranger.
Noureddine Bedoui, dont la tête était réclamée par les manifestants avant même la démission forcée de Bouteflika, n’a pas été délogé du palais du gouvernement qu’il occupe sans aucune prérogative, sinon celle de cautionner les décisions prises ou validées par Gaïd-Salah et qui concernent tous les secteurs d’activité civils qui dépassent de loin ses prérogatives. Il en est ainsi de la loi sur les hydrocarbures ressortie du fond du tiroir où elle avait été mise par Bouteflika après la levée de boucliers qui s’en était suivie en 2005. Gaïd-Salah l’a dépoussiérée pour l’imposer à la hâte bien que le pouvoir intérimaire ne soit pas habilité à gérer les dossiers qui engagent l’avenir du pays.
Le Premier ministre se tient loin des caméras, ne fait aucune déclaration et n’assure aucune visite de terrain. D’aucuns s’interrogent sur cette éclipse et sur ses causes. Noureddine Bedoui a-t-il demandé de ne pas être envoyé au feu et de faire faire ce travail par les autres membres du gouvernement imposés aux Algériens sous l’ère Bouteflika qui les rejettent et exigent leur départ ? Le chef de l’armée a-t-il enjoint au successeur d’Ahmed Ouyahia de ne pas s’exprimer et de ne pas trop s’afficher pour éviter de lui faire de l’ombre et de parasiter ses apparitions régulières en treillis militaire qui bénéficient d’une couverture médiatique digne d’un chef de l’Etat ? On n’en sait rien.
Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement a été instruit de simuler un fonctionnement normal pour camoufler la situation catastrophique dans laquelle le pouvoir a mis le pays sur les plans politique, économique et social.
N. D.
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