Tribunaux d’Alger : les gendarmes expulsent les magistrats grévistes
Par Mounir Serraï – La situation se corse entre les magistrats et le pouvoir. En effet, les gendarmes ont, une nouvelle fois, fait appel à la force pour faire sortir les magistrats grévistes à Alger. Après le «coup» d’Oran qui a fait le tour du monde, les gendarmes, un corps militaire relevant de l’état-major de l’armée, a «chassé» de force les magistrats grévistes des tribunaux de Sidi M’hamed et de Bir Mourad Raïs.
Un nouvel épisode de ce qui s’apparente à un véritable bras de fer entre le pouvoir, incarné par Gaïd-Salah, et les magistrats qui tendent à radicaliser leur mouvement de grève. Ce qui s’est passé dimanche à Oran et ce lundi à Alger a été qualifié de dérapage sur lequel les magistrats ne comptent pas se taire. Le Syndicat national des magistrats (SNM) qualifie ce qui s’est passé à Oran de «violation du caractère sacré des juridictions, consacré par les conventions internationales en temps de paix et de guerre».
Le communiqué a considéré que l’intervention de la gendarmerie s’est déroulée «à un moment où le Syndicat répondait à des appels à la médiation en vue de résoudre la crise». Le Syndicat a estimé, par ailleurs, qu’il y avait contradiction dans le discours officiel du ministère de la Justice, tout en dégageant toute responsabilité en cas de réaction violente des juges après ce qui s’était passé dans la Cour d’appel d’Oran qu’il qualifie de «scandale».
Le SNM a affirmé qu’il se réserve le droit de prendre les mesures légales appropriées contre les responsables de cet incident. Le Syndicat a déclaré avoir décidé de rompre tous les efforts de médiation et de dialogue avec le ministère pour résoudre la crise, tout en posant le départ du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, comme préalable à toute reprise du dialogue avec la tutelle.
M. S.
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