Face à la répression tous azimuts : se dirige-t-on vers la désobéissance civile ?
Par Saïd N. – Inspirés par le mouvement de dissidence enclenché par les magistrats depuis dix jours, plusieurs militants politiques et animateurs du Mouvement de contestation ont appelé l’ensemble de la société à leur emboiter le pas et à élargir la désobéissance pour faire face à la dictature.
«Les juges ont commencé la désobéissance. Est-ce une proposition pour une désobéissance civile ?» s’interroge un ancien militant du FFS de la wilaya de Béjaïa sur son compte Facebook. Un ancien journaliste et, lui aussi, ancien militant du même parti, Yahia Bounouar, estime carrément qu’«il est temps de passer à la désobéissance civile». Pour lui, «c’est dans l’esprit de la Révolution».
De nombreux commentateurs approuvent l’idée mais certains appréhendent les conséquences d’une action qui pourrait profiter aux aventuriers et aux tenants du statu quo et divergent sur les modes opératoires. Or, à voir le nombre de grèves qui sont déclenchées ou annoncées dans différents secteurs d’activité et la paralysie qui touche le corps de la justice, depuis maintenant dix jours, on conclut que la désobéissance civile est déjà en marche, sans que cela soit annoncé comme telle.
Cela dit, s’il est une action ayant prouvé son efficacité face à l’armada répressive du pouvoir en place, c’est bien la mobilisation populaire qui, instinctivement, s’est multipliée en quelques semaines et se durcit de façon à faire échec à cette élection présidentielle à laquelle s’agrippent les tenants du pouvoir comme à une bouée de sauvetage.
S. N.
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