La grève des juges et les coups de gueule des députés ne sont que du bluff
Par Abdelkader S. – «Les réquisitoires incendiaires contre la loi sur les hydrocarbures diffusés en direct sur les chaînes soumises au pouvoir en place ont pour seul but de donner l’impression d’une discussion libre sur le projet soumis par un gouvernement illégitime à des députés tout aussi illégitimes», ont commenté des sources, suite à la mise en scène relayée à outrance dans les médias de députés critiquant très sévèrement le projet de loi présenté par le ministre de l’Energie.
«De deux choses l’une : soit le pouvoir se cherche un exutoire pour surseoir à cette loi ou l’annuler carrément, en faisant faire ce travail au Parlement croupion, soit il veut faire passer le message selon lequel la liberté d’expression existe encore dans le pays, en simulant des débats soi-disant libres au sein de l’hémicycle et sur les plateaux des télévisions qui lui sont toutes soumises», ont souligné ces sources. «Dans le premier cas, le pouvoir illégitime aura abandonné une loi scélérate, rejetée par des millions d’Algériens avisés sans s’être déjugé. Il aurait même, ainsi, montré au monde entier qu’il est démocratique», expliquent encore nos sources.
«Il en va de même pour la grève des juges qui se sont définitivement discrédités auprès d’une opinion publique très remontée contre l’appareil judiciaire, totalement inféodé au pouvoir exécutif», relèvent nos sources pour lesquelles «l’arrêt du débrayage décidé hier était prévisible tant tout le monde sait que les juges sont partie intégrante du système pour l’abolition duquel le peuple manifeste sans discontinuer depuis près de neuf mois».
«Il serait naïf de croire que les magistrats qui composent ce pilier du régime puissent couper la branche sur laquelle il sont assis et prennent le risque de descendre de leur piédestal pour rejoindre la plèbe qu’ils méprisent au plus haut point, preuve en est la facilité avec laquelle des militants du Mouvement de contestation populaire ont été jetés en prison sur un simple coup de téléphone», notent nos sources, en ajoutant qu’«effectivement, la saturation médiatique voulue qui a accompagné ce mouvement de grève fictif ainsi que les faux débats à l’APN participent d’une nouvelle manœuvre du pouvoir qui veut travestir sa dérive dictatoriale en jetant de la poudre aux yeux».
A. S.
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