38e vendredi de marche : les Algériens réitèrent leur exigence d’un Etat civil et non militaire
Par Mounir Serraï – La pluie n’a pas dissuadé les Algériens de marcher pour le 38e vendredi consécutif. Les rues de la capitale sont noires de monde en cette journée pluvieuse, malgré le maintien de l’impressionnant dispositif sécuritaire qui l’entoure depuis plusieurs semaines.
Avec la même hargne, le même engagement et le même sens de communion, des centaines de milliers de gens ont arpenté les rues de la capitale pour réclamer haut et fort le départ de tous les symboles du système, réitérer leur rejet de l’élection présidentielle du 12 décembre et leur exigence de la libération de tous les détenus politiques et d’opinion. Les manifestants ont scandé leurs slogans habituels hostiles au gouvernement et au chef d’état-major de l’armée mais aussi fustigé les magistrats qui ont arrêté leur mouvement de grève après avoir obtenu des revalorisations salariales. Ils ont également scandé leur slogan fétiche qui retentit depuis les premières semaines du Hirak, à savoir «Dawla madania machi askariya (Etat civil et non militaire)», en guise de réponse au chef d’état-major de l’armée qui semble être dérangé par cette revendication.
Pas loin de la Place Audin, sur l’avenue de la Fac centrale, des photos des détenus du Hirak ont été exposées devant une foule compacte réclamant leur «libération inconditionnelle». A la Grande-Poste, cœur palpitant des manifestations à Alger depuis le 22 février, les manifestants ont vivement dénoncé ce qu’ils qualifient de «coup de force électoral» et exigé un processus transitionnel pour préparer le terrain au retour apaisé à la légitimité de l’urne.
La mobilisation a été aussi importante dans d’autres villes du pays. A Oran, à Sidi Bel-Abbès, Tipaza, Constantine, Batna, El-Oued, Tébessa, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Annaba, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, les Algériens sont sortis en masse pour réaffirmer leur attachement à leurs exigences d’un Etat démocratique à travers un processus transitionnel.
Une minute de silence a été observée par les manifestants dans plusieurs villes en hommage aux militaires tombés au champ d’honneur.
M. S.
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