Sacrons le moudjahid Lakhdar Bouregâa représentant d’honneur du peuple !
Par Kaddour Naïmi – Enfin ! L’intifadha populaire a créé sa figure représentative la plus exemplaire, la plus significative, la plus symbolique. Cette figure lie le combat passé de libération nationale au combat actuel de libération sociale. Cette figure est incarnée par un homme. Il fut un combattant de la Guerre de libération nationale, il fut un combattant contre le putsch militaire de 1962, il fut un combattant irréductible contre le régime qui, depuis lors, a dominé et exploité le peuple algérien. Et, par conséquent, jusqu’à aujourd’hui, cet homme continue à combattre pour la dignité de ce peuple algérien dont il fait partie jusqu’à être condamné à la prison !
Pour en connaître le motif, il suffit d’écouter les déclarations franches et sans ambiguïté aucune de cet homme. Et, là encore, de la prison, il continue à combattre en soutenant le salutaire soulèvement en Algérie pour la libération du peuple du colonialisme interne qui l’opprime pour le déposséder de ses richesses nationales et le faire «suer du burnous», avec le même mépris et la même arrogance que ceux des ex-colonialistes étrangers. Et, encore en prison, ce combattant déclare qu’il n’en sortirait pas tant que le dernier des emprisonnés du Mouvement populaire ne sera pas libéré. Et, last but not least, cet homme, qui fut officier durant la Guerre de libération nationale, n’a jamais, après l’indépendance, sollicité quiconque pour devenir un «leader», un «chef», un «homme d’affaires», une personne du «régime», un ministre ou une «personnalité» du «tiers présidentiel».
Cet homme ne fut jamais, à quelque titre ou forme que ce soit, un membre de l’oligarchie régnante. Tout au contraire, il l’a toujours dénoncée clairement. Cet homme n’a donc jamais fait de son engagement patriotique un investissement pour s’enrichir de manière illégitime, au détriment de son peuple et en s’accoquinant avec des entreprises étrangères néocolonialistes. Et, pour terminer, cet homme ne s’est pas contenté de se taire, en jouissant de ce qui lui restait à vivre. Au contraire, répétons-le, il a combattu et dénoncé publiquement le colonialisme interne. Vous l’avez deviné : c’est notre frère aîné Lakhdar Bouregâa.
Cet homme incarne ce que le peuple algérien et l’humanité entière possèdent de meilleur en dignité.
Dès lors, et parce que cet homme ne s’est jamais permis de jouer au héros, ni au candidat président, ni au «zaïm», ni au chef de parti, ni a permis qu’on fasse de lui une «icône» à idolâtrer, mais parce que cet homme s’est contenté simplement d’agir en simple citoyen libre et solidaire, dès lors ne serait-il pas légitime de l’élire par acclamation comme représentant d’honneur de l’intifadha populaire algérienne ? Comment ? Les prochains mardi et vendredi, ainsi que ceux qui suivront, que soient brandis le plus de portraits de ce frère aîné exemplaire, avec l’inscription en arabe, en tamazight, en français et en anglais : «Le peuple a élu son représentant d’honneur !» Mais «représentant» et non «président», ni «zaïm» car le peuple algérien a trop souffert de ce genre de prétendants. Il ne s’agit pas, non plus, de fabriquer une énième «icône» à adorer servilement – basta les aliénations, quelles qu’elles soient ! – mais simplement de reconnaître les mérites d’un citoyen compatriote et, surtout, d’agir comme lui ou, tout au moins, en faire l’effort.
K. N.
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