Le temps est venu d’assurer une meilleure répartition des responsabilités
Par L’hadi – Je réaffirme mon devoir de citoyen de formuler publiquement des réserves ou des critiques sur la politique conduite par le pouvoir et d’alerter sur un phénomène politique inquiétant : la désaffection à l’égard de la vie publique d’un nombre croissant d’Algériens qui se traduit dans les élections les plus récentes soit par une abstention record, soit par la montée des extrêmes. J’y vois autant de signes d’une crise morale et politique qui peut avoir des conséquences redoutables si rien n’est fait pour la conjurer.
C’est pourquoi je juge indispensable d’appeler les Algériens à se ressaisir et à rester fidèles aux idéaux qui ont forgé l’identité algérienne. Je leur demande de respecter, dans la lettre mais aussi dans l’esprit, leurs engagements à n’accepter aucune compromission et de désapprouver celles ou ceux qui ont préféré les jeux politiques à la voix de leur conscience.
Conscient de l’ampleur du malaise qui entraîne de plus en plus d’Algériens à se réfugier dans l’abstentionnisme ou le recours aux extrêmes, je plaide pour une profonde rénovation du système actuel, devenu, à mon sens, aussi inadapté aux réalités de l’époque qu’aux attentes de nos concitoyens.
Tout doit être mis en œuvre afin de permettre aux Algériens de mieux exercer leurs droits et leurs devoirs de citoyens. Un grand nombre d’entre eux se sentent tenus à l’écart du débat public, éloignés d’une vie politique qui ne les concerne plus et à laquelle ils aspirent se voir davantage associés. La jeunesse algérienne doit bénéficier d’un accès plus facile aux responsabilités locales et nationales. Cette force vive de la nation qui veut vivre son temps, bâtir son avenir tout en bâtissant l’avenir du pays doit avoir une plus grande place dans notre vie politique, tant celle-ci me paraît inadaptée aux mutations profondes de la société algérienne.
Cet effort de renouvellement exige d’établir plus de transparence et de proximité dans les relations entre l’Etat et le citoyen. Je considère donc la décentralisation une des priorités de l’action publique. La prise de décision ne doit plus venir que d’en haut. Le temps est venu d’assurer une meilleure répartition des responsabilités, d’opérer des transferts plus importants de moyens et de compétences au bénéfice des collectivités territoriales, bref d’instaurer une véritable démocratie locale.
De tous les côtés s’expriment un besoin croissant de liberté, d’initiative et d’engagements individuels que les pouvoirs publics n’ont pas suffisamment pris en compte et qui doit conduire, là encore, à une révision profonde des modes de fonctionnement du système actuel.
L. H.
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