Saïd Sadi appelle à ne pas payer les amendes infligées aux détenus politiques
Par Mounir S. – L’ancien président du RCD, Saïd Sadi, a dénoncé l’emprisonnement ferme des jeunes qui ont manifesté pacifiquement pour la démocratie en brandissant le drapeau amazigh.
«Le nom du magistrat qui a prononcé son verdict, en violation de la loi, dans la nuit du lundi à mardi au tribunal de Sidi M’hamed (Alger) figurera en bonne place dans l’épais livre noir de la justice algérienne. Il a condamné à des peines d’emprisonnement ferme et des amendes des jeunes qui ont manifesté pacifiquement pour la démocratie, en brandissant le drapeau amazigh», souligne cette personnalité politique dans une tribune publiée sur sa page Facebook, relevant «l’intelligence, la détermination, la dignité et le courage de ces détenus qui ont déjà fait de ce procès l’un des moments qui, sans doute, contribuera à la cristallisation des référents symboliques de la Révolution citoyenne».
«Cette attitude exemplaire nous oblige tous. Nous devons lui faire écho et l’honorer», estime-t-il, affirmant que «les révolutions qui marquent l’histoire sont celles qui élaborent les bonnes doctrines, prennent les bonnes décisions, adoptent les bonnes méthodes, le tout se transmettant dans l’histoire par des actes symboliques forts».
Saïd Sadi appelle dans ce sillage au non-paiement des amendes infligées à ces détenus pour contester toute forme de légitimité à ces condamnations. «S’ils refusent de payer, il faudra que les citoyens se mobilisent à leur côté si d’aventure l’appareil judiciaire était tenté de s’acharner contre ceux qui rejettent son diktat», soutient-il, considérant que «les acteurs pouvant réaliser cette réaction citoyenne existent. Avec des moyens dérisoires, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a déjà accompli un remarquable travail de communication, d’accompagnement moral, tout en invitant ceux qui le peuvent à se rapprocher des familles pour leur apporter un soutien financier».
«Toutes les ONG le savent. La première protection d’un détenu politique est l’information qui dévoile publiquement tout ce qui se rapporte à sa séquestration : manière dont est exécuté l’abus, date de sa commission, lieu de sa détention… De tout temps et en tout lieu, la hantise des pouvoirs totalitaires est la lumière», précise Saïd Sadi pour lequel «le CNLD pourrait organiser la prise en charge collective du paiement de ces amendes. Cette opération sera un message clair délivré au pouvoir : nous assumons solennellement ce qui est reproché à des jeunes qui ont honoré la patrie que vous avez dégradée».
M. S.
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