Selon des sources : la charte d’éthique plagiée sur un texte élaboré en France
Par Mohamed K. – Des sources proches des cercles du pouvoir ont révélé à Algeriepatriotique que la charte d’éthique, signée par les candidats à la présidentielle du 12 décembre et par les directeurs des médias, a été plagiée au mot près sur un texte français.
Selon ces sources, cette tradition du copié-collé ne date pas d’aujourd’hui. «C’est une vieille habitude qui concerne tous les secteurs d’activité dans le pays, institutions étatiques y compris», relèvent nos sources. «Partisans du moindre effort et, surtout, incapables de produire un texte intégralement national, les fonctionnaires qui se morfondent dans les bureaux de la Présidence, des ministères, du Parement et autres collectivités locales, se contentent de calquer des textes élaborés ailleurs, notamment en France, et de les traduire en adaptant le lexique à l’environnement sociologique et juridique algérien», expliquent nos sources.
La version algérienne de la charte, brodée par le pouvoir en place pour saupoudrer son élection présidentielle du 12 décembre d’un zeste de «propreté» et d’«honnêteté», est une pâle copie d’une initiative prise en France où les conditions de déroulement des élections sont autrement plus transparentes et régulières. «Le plagiat est facile à réaliser, en fait, soulignent nos sources, le texte à partir duquel a été pompée la version contrefaite algérienne comprenant des exigences des clauses et des conditions générales adaptables à tous les contextes dans quelque pays que ce soit».
Une lecture rapide de la version originelle confirme ce postulat. Le texte invite les «compétiteurs à mener une campagne éthique» et à assumer la responsabilité qui consiste à être le «représentant du peuple pour défendre ses intérêts» et à «mener une campagne électorale respectant les règles et valeurs de la démocratie». «Tout candidat à une élection se doit de mener une campagne électorale éthique, équitable et légale, gage du bon fonctionnement du système démocratique représentatif», lit-on encore.
La communication est évoquée dans le texte français qui appelle au «respect des concurrents» et à une «concentration sur des débats de fond», en s’éloignant de la «propagande diffamatoire» et des «attaques personnelles».
Il y est question également de «n’accepter que des soutiens légitimes en refusant les dons non déclarés ou concours non autorisés», d’être «sincère dans sa comptabilité de campagne», de «ne pas user des avantages liés à sa charge dans la fonction publique», de «se conformer aux résultats des scrutins», etc.
«Le contenu de cette charte, qui énumère les devoirs du candidat, a évidemment été adaptée au contexte électoral algérien sans qu’elle n’ait aucune chance d’être appliquée», affirment nos sources selon lesquelles «c’est tout le contraire qui sera fait». «La démagogie, la manipulation dans la communication, l’exploitation des valeurs, la fraude, les fausses promesses, le contournement des règles électorales et toutes les pratiques à bannir citées dans le texte français sont, au contraire, le credo de la campagne électorale sous ce régime», concluent nos sources, indignées par le «mépris affiché par le système et ses candidats envers tout un peuple qui aspire à une véritable démocratie».
M. K.
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