Les révélations du général Toufik à Blida qui accablent Bouteflika et Gaïd-Salah
Par Nabil D. – Le site Algeriepart a pu obtenir des informations sur les réponses du général Toufik au juge militaire de Blida qui l’interrogeait lors de la parodie de procès à la suite duquel une peine de quinze ans de prison a été prononcée à son encontre.
L’ancien patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) est notamment revenu sur l’épisode de l’hospitalisation de Bouteflika à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, en France. Le général Toufik affirme avoir fait part au chef de l’Etat, à l’époque, des graves risques que sa présence prolongée dans cet établissement hospitalier parisien faisait courir à la sécurité nationale. Les messages transmis et reçus par le président Bouteflika étaient interceptés et la souveraineté nationale s’en trouvait menacée, a précisé le général Toufik.
Il y a lieu de rappeler que le général Gaïd-Salah s’est déplacé à Paris pour y rencontrer l’ancien chef de l’Etat qu’il avait assuré de son soutien, en lui affirmant que personne ne pourrait le déboulonner tant qu’il serait à la tête de l’armée. «Nous partirons ensemble», avait dit le chef d’état-major de l’armée à son mentor dont il était le fidèle serviteur et pour lequel le locataire d’El-Mouradia était son unique garantie pour son maintien à la tête de l’armée, malgré son âge avancé et les nombreuses mises en garde sur la menace que faisait peser sur le pays le fait qu’il commande les forces armées tout en siégeant au gouvernement en tant que vice-ministre de la Défense nationale.
Le général Toufik a fait savoir qu’il avait demandé à Bouteflika de rentrer au pays, en ajoutant, par ailleurs, qu’il avait émis le vœu de partir à la retraite dès 2012 déjà, en suggérant à Bouteflika de confier les commandes de l’armée et des services à la jeune génération d’officiers. L’ancien patron des services secrets a également affirmé qu’il avait alerté l’ancien Président sur le phénomène de la corruption, qui avait pris des proportions alarmantes et jamais égalées, estimant qu’après la lutte contre le terrorisme le temps était venu de s’attaquer à ce fléau endémique.
Le général Toufik a-t-il réellement été emprisonné et condamné pour les griefs qui lui ont été imputés par Gaïd-Salah, à savoir le «complot contre l’armée» ? Il semble, à partir de ces révélations, que le procès de Blida cache des éléments qui pourraient «faire sauter la République dix fois», comme le disait un homme politique français qui menaçait de révéler de gravissimes affaires d’Etat.
Algeriepart annonce qu’il publiera une seconde partie des déclarations du général Toufik. Il n’y a pas de doute que celles-ci apporteront un nouveau lot de surprises et dévoileront des secrets que les tenants du pouvoir actuels cherchent, à tout prix, à cacher au peuple.
N. D.
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