Ce que révèle l’estimation du nombre de votants potentiels le 12 décembre
Par Nabil D. – La campagne électorale, organisée sous haute surveillance policière et par le recours à moult moyens biscornus pour rameuter les figurants dans les petites salles où se tiennent les meetings des cinq candidats, a le mérite de donner un aperçu sur le nombre de votants potentiels le 12 décembre prochain.
Un ancien analyste de l’INESG, l’Institut national des études stratégiques globales, expliquait, dans une étude parue à l’occasion de l’élection de 1999 qui allait introniser Bouteflika à la tête du pays pendant vingt longues années, que trois catégories de citoyens participent aux élections en Algérie : les candidats eux-mêmes, leur entourage immédiat – membres de la famille, amis, relations d’affaires, etc. – et les individus intéressés qui voient dans l’élection de tel ou tel candidat l’opportunité de maintenir ou d’obtenir un poste de responsabilité ou de fructifier son business – animateurs de la campagne électorale, hommes d’affaires, ministres, députés, walis, «élus» locaux, etc.
«Cette approche s’adapte parfaitement à la réalité politique de notre pays où jamais un candidat n’a été réellement élu, encore moins sur la base d’un programme électoral au sens propre du terme. On entend les mêmes discours populistes et la même rengaine rabâchés par Bouteflika pendant deux décennies, sans aucun fondement, repris tels des cacatoès par les candidats à la mascarade électorale du 12 décembre prochain», soulignent des sources informées qui notent que le taux de participation à la prochaine échéance, si le pouvoir arrive à la maintenir, peut être estimé dès à présent.
«En additionnant le nombre de figurants déplacés par la ruse ou par l’intimidation et le chantage dans les enceintes exiguës où sont organisés les pseudo-rassemblements des candidats, on constate que leur nombre qui oscille entre 500 et 1 000, multiplié par le nombre de wilayas, à supposer qu’ils prennent réellement part au scrutin, une minorité de citoyens âgés et analphabètes qui continuent de croire que le vote est un jour de fête quasi religieuse et les trois groupes cités par l’analyste, cela donnerait un chiffre qui ne dépassera pas, au mieux, quelques centaines de milliers de participants sur les plus de 25 millions de citoyens en âge de voter», précisent nos sources qui prédisent, ainsi, un taux de participation qui «ne sera pas très loin du zéro».
N. D.
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