Un journaliste français appelle à retirer le nom du criminel Bugeaud d’une rue
Par Houari A. – L’éditorialiste français Jean-Michel Aphatie a demandé à la maire de Paris de retirer le nom du général Bugeaud d’une avenue de la capitale française. Dans un message posté sur les réseaux sociaux ce jeudi, le chroniqueur demande à Anne Hidalgo de débaptiser cette rue du fait des enfumades pratiquées à l’encontre des populations algériennes durant la colonisation.
«Et donc, il existe une avenue Bugeaud à Paris 16, du nom du maréchal auteur des odieuses enfumades en Algérie, qui scandalisèrent les Français à l’époque et que défend aujourd’hui Eric Zemmour !» a ironisé Jean-Michel Aphatie, avant de s’interroger : «Quand donc Anne Hidalgo va-t-elle débaptiser cette avenue hideusement nommée ?»
Le journaliste français avait déjà eu à critiquer le passé colonial de la France, en estimant que son pays «est malade de sa grandeur passée» et en «proie au populisme». Pour lui, «l’esprit politique français est fabriqué par le souvenir de Louis XIV, de Napoléon et du général De Gaulle». «Quand on fait de la politique en France, avait dit-il lors d’une émission, c’est pour renverser le monde. Eh bien ça, ça n’entraîne que des déceptions.» «Moi, si un jour je suis élu président de la République, savez-vous quelle est la première mesure que je prendrais ? Je raserais le château de Versailles. Ce serait ma mesure numéro un pour que nous n’allions pas là-bas en pèlerinage cultiver la grandeur de la France !» avait-il asséné en réaction à la glorification des invasions conduites par les anciens dirigeants français durant les siècles derniers. «Devenons réalistes !» avait-il ajouté.
Des citoyens français ont déjà appelé à déboulonner la statue du maréchal qualifié de «boucher en uniforme» qui trône sur une place de la ville de Périgueux, dans le sud-ouest de la France. «Au regard de l’histoire, il semble important que l’on ose une introspection de notre passé. Il serait sain de s’interroger sur la place accordée à ceux que l’on honore», avait commenté un historien.
Le 18 juin 1845, le maréchal Bugeaud intimait l’ordre à ses officiers de mettre le feu à une grotte dans laquelle s’étaient réfugiés des Algériens qui refusaient de se rendre à l’armée française. «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas! Enfumez-les à outrance comme des renards !» avait-il ordonné. Son subordonné, le colonel Pélissier, exécute l’ordre de son chef avec zèle et asphyxie plus de 1 000 personnes, hommes, femmes et enfants à Oued Riah. Deux mois plus tard, 500 Algériens périront à leur tour dans d’autres enfumades exécutées par Saint-Arnaud, un autre maréchal barbare dont une ville en Algérie portait le nom honteux sous la colonisation.
H. A.
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