Démission, malaise : que se passe-t-il à l’état-major du candidat Tebboune ?
Par Abdelkader S. – Tout le monde en parle mais personne ne sait de quoi il en retourne. Le successeur d’Abdallah Baâli, qui a rendu le tablier il y a quelques jours, a été terrassé par une crise cardiaque et se trouve à l’hôpital. Que s’est-il passé dans les coulisses de la direction de campagne d’Abdelmadjid Tebboune pour que le premier décidât de claquer la porte au moment où le prétendant à la fonction suprême avait le plus besoin de lui et que le second eût un malaise qui suscite de nombreuses interrogations ?
Plusieurs versions ont été avancées sur les raisons qui ont poussé l’ancien ambassadeur d’Algérie à Washington à quitter le bateau précocement, mais aucune source crédible n’a rapporté la cause réelle et exacte de cet «accident de parcours» qui a déstabilisé Abdelmadjid Tebboune, même s’il persiste à éviter d’aborder cette question gênante. Cette nouvelle défection de son directeur de campagne pour des raisons de santé, à quelques jours d’intervalle, révèle de profondes tensions au sein de l’équipe de campagne de l’ancien ministre de l’Habitat sous Bouteflika et, plus largement, dans cette course à la présidentielle qui s’apparente moins à une volonté de servir le pays qu’à un conflit déclaré contre le peuple majoritaire.
En effet, de nombreux observateurs ont constaté que les candidats ne se joutent pas à présenter le programme électoral à même de séduire le plus grand nombre, mais à justifier leur décision de participer à la présidentielle rejetée par le peuple. Les sorties sur le terrain des candidats, si elles ne se sont soldées par aucun incident grave grâce au caractère pacifique des manifestations des citoyens mobilisés pour empêcher la mascarade du 12 décembre prochain, ne leur ont pas moins permis de confirmer que le peu de figurants présents dans les salles que l’administration locale leur remplit autant que faire se peut ne font pas le poids devant les millions d’Algériens qui manifestent depuis neuf mois contre cette échéance imposée par l’armée.
Aucun candidat n’est épargné par les crises internes, mais seule celle qui secoue l’état-major de Tebboune a été sciemment révélée au grand public dans le but évident de réduire ses chances de se poster le premier devant la porte du palais d’El-Mouradia. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme.
A. S.
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