Grande mobilisation à travers le pays malgré des actes de répression des manifestants
Par Mounir Sarraï – Les Algériens poursuivent leur mobilisation contre les élections du 12 décembre organisées par les résidus du système Bouteflika. Comme il fallait s’y attendre, les rues de la capitale ont été noires de monde en ce 41e vendredi de marche. Même détermination et mêmes slogans opposés au scrutin présidentiel et au maintien au pouvoir des symboles du régime du président déchu. «Makach intikhabat, kayan ithissamate (pas de vote, il y a des rassemblements de protestation)», «Manvotiwech, y votiw policia (nous ne voterons pas, faites voter les policiers)» ou encore «Makach lvote, kayen idhrabe âam (pas de vote, il y aura grève générale)», scandaient les manifestants, qui promettent d’«empêcher la mascarade électorale du 12 décembre».
De Bab El-Oued à la Grande Poste, de Belcourt à Place Maurétania, de Sacré Cœur à Place Audin, les manifestants ont vivement réclamé la libération de tous les détenus et la mise en place d’une transition démocratique, sans les figures du régime Bouteflika. La marche a été marquée par des moments de tension. Les services de sécurité, fortement déployés sur des axes routiers inhabituels, coupant ainsi l’élan de la marche, ont usé de gaz lacrymogènes contre des manifestants qui ont fait une nouvelle fois preuve de pacifisme et de retenue. Mais plusieurs manifestants ont été arrêtés. Le calme est revenu après cette brève tension et les manifestants ont poursuivi leur marche avec leurs slogans hostiles au pouvoir.
Même topo dans les autres wilayas du pays, qui ont connu une forte mobilisation à dix jours du rendez-vous électoral rejeté du 12 décembre. Les citoyens sont sortis en masse dans les grandes villes, à l’instar d’Oran, de Sétif, Tlemcen, Bordj Bou Arréridj, Constantine, Annaba, Tébessa, Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès. Des appels ont été lancés par des marcheurs pour la poursuite de la mobilisation même les jours de semaine. Ils ont également lancé un appel pour une grève générale à partir du 5 décembre, jusqu’aux élections, afin de signifier encore leur rejet de ce processus électoral.
M. S.
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