L’image d’une officière chantant pour Gaïd-Salah commentée par des experts
Par Nabil D. – L’image d’une officière de l’armée chantant un hymne d’une voix suave au chef d’état-major de l’armée, relayée par toutes les chaînes de télévision à la solde du pouvoir, a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. «Enième insulte à notre glorieuse ANP», dénoncent les uns, «des soldats transformés en scouts», s’indignent les autres.
«Les services de propagande ont voulu, par cette mise en scène grotesque montrant une chorale de l’armée exécutant une chanson sur les martyrs de notre glorieuse Révolution armée devant un Gaïd-Salah aux yeux embués, renverser la vapeur et montrer une autre facette du dictateur, celle du général affectueux et sensible», expliquent des experts en communication, qui notent que «ce genre de pratiques n’est pas nouveau et est propre aux régimes despotiques qui créent le mythe du père de la nation, en poussant l’outrecuidance jusqu’à l’idolâtrie, le détenteur du pouvoir absolu incarnant les institutions et le peuple de sorte que toute critique à son encontre devient un complot contre l’Etat et contre l’armée», soulignent nos sources, qui rappellent que de nombreux Algériens, civils et militaires, ont été emprisonnés «selon cette logique césarienne».
«Acculé et aux abois, le pouvoir tente de jouer sur la fibre sentimentale après avoir échoué à faire peur aux citoyens qui le rejettent et exigent son départ haut et fort, depuis neuf mois, d’autant que le Hirak est en train de monter en cadence à l’approche de la date fatidique du 12 décembre», expliquent nos sources, selon lesquelles «la force et l’intimidation ayant montré leur obsolescence, les résidus du système ont décidé de cacher le bâton momentanément et d’exhiber la carotte, dans un ultime réflexe de survie».
Les services de propagande de Gaïd-Salah ont fait coïncider la scène de l’orchestre improvisé jouant un air triste, face à un chef d’état-major «ému» et «au bord des larmes», avec le décès de son frère, dont tous les médias aux ordres ont relayé l’information de sa disparition avec le zèle habituel. «Incapables de convaincre le peuple majoritaire de leurs manigances et de leurs complots contre les intérêts du pays, les voilà qui s’essayent gauchement au mélodrame», commentent nos sources, non sans sarcasme.
N. D.
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