Cette preuve irréfutable que le procès de Sellal et Ouyahia n’est qu’une parodie
Par Abdelkader S. – Du peu d’éléments choisis qui sont filtrés du procès des deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, et d’autres membres des gouvernements successifs ainsi que d’hommes d’affaires accusés d’avoir obtenu d’indus avantages, un détail qui semble avoir échappé au grand nombre démontre que tout ceci n’est que de la poudre aux yeux.
C’est ce qu’ont constaté des sources qui s’étonnent qu’aucun des principaux accusés n’ait cité les noms des véritables commanditaires des décisions pour lesquelles ils sont jugés. En effet, soulignent ces sources, «bien qu’il soit de notoriété publique que rien ne se faisait sans l’aval du président Bouteflika, de son frère Saïd et du puissant chef d’état-major, qui assurait leur protection et parrainait les trois mandats de l’ex-chef de l’Etat, ces trois personnages clés dans le système, dont il est fait le procès actuellement, sont tout bonnement absents des auditions».
«A partir du moment où les accusés acceptent de tout assumer et de tout prendre sur eux, on ne peut qu’en conclure qu’ils sont, comme le pense la majorité des citoyens, les comparses d’une mise en scène grotesque que le pouvoir a mise en place pour tromper l’opinion publique», commentent nos sources qui estiment, par ailleurs, que «les prévenus ont paru tellement en forme qu’on croirait écouter encore deux Premiers ministres en fonction et au faîte de leur pouvoir, face à des magistrats intimidés et peu sûrs d’eux-mêmes». «Même le loufoque Abdelmalek Sellal n’a rien perdu de sa dérision», relèvent encore nos sources.
D’aucuns auront également noté les réponses renchéries des hommes d’affaires qui expliquent aux magistrats que les sommes colossales évoquées dans ce procès, bien qu’elles apparaissent faramineuses, ne représentent qu’une partie infime du chiffre d’affaires des grosses boîtes qu’ils dirigent. «D’ailleurs, de nombreux juristes et avocats ont révélé que les motifs pour lesquels ces hommes d’affaires ont été incarcérés ne trouvent aucune véritable équivalence dans les textes légaux, tant toutes les transactions ont été réalisées conformément aux lois de la République et rendues possibles grâce à un régime politique qui est toujours en vigueur», soulignent nos sources, qui regrettent que le pouvoir «use de tous les subterfuges pour tromper le peuple» mais, concluent-elles, «le peuple a tourné la page de sa léthargie passée depuis le 22 février et il ne compte pas se rendormir de sitôt».
A. S.
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