L’Algérie d’aujourd’hui : un immense gâchis économique, historique et humain
Par L’hadi – Les Algériens voient aujourd’hui leurs conditions d’existence se dégrader, sans perspective d’amélioration. Le PNB par habitant ne cesse de chuter et les inégalités en termes de consommation sont criantes. Le chômage se stabilise à un niveau dramatique touchant particulièrement les jeunes et les créations d’emplois sont dérisoires. Face à ces problèmes, le désengagement de l’Etat devient la règle : suppression du soutien des prix et des subventions, réduction des dépenses publiques dans les secteurs sociaux, liquidations et/ou privations d’actifs publics, etc., sans que le secteur privé prenne le relais. Les systèmes éducatif et de santé se dégradent dangereusement avec la réduction des dépenses budgétaires. C’est ce qui permet d’expliquer la peu enviable place qu’occupe l’Algérie dans le classement établi par le PNUD, selon l’indicateur du développement humain.
Pourtant, l’Algérie ne manque ni de ressources ni de potentialités. L’illustration de ce hiatus est encore fournie par le rapport du PNUD qui indique que la différence du classement, selon l’indicateur du développement humain et selon le PIB par habitant, est négatif. Ce qui signifie, selon le PNUD, que le pays dispose de ressources non négligeables mais qui sont mal gérées et mal reparties. Cela pose en clair la question de la mal gouvernance qui caractérise l’Algérie.
Les revendications exprimées illustrent l’indivisibilité des droits de l’Homme : civils et politiques, économiques, sociaux et culturels. Les Algériens ne demandent pas seulement un logement et un travail ; ils remettent en cause les atteintes à l’Etat de droit, l’absence de démocratie, le népotisme, le clientélisme, les passe-droits. Les Algériens sont de plus en plus convaincus que sans un Etat de droit, il ne leur sera possible de trouver ni travail ni logement. Face à ces constats, on peut douter que la politique gouvernementale suffise pour dégager l’Algérie de ces problèmes.
Aujourd’hui, selon diverses estimations, des millions d’Algériens vivent en deçà du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec un revenu quotidien inférieur à un dollar. Ce chiffre passe à quatorze millions si l’on considère un revenu quotidien inférieur à deux dollars. Les classes moyennes ont de ce fait rejoint le lot des plus démunis.
Ce faisant, seul un groupe de nouveaux riches a vu sa situation s’améliorer sur fond de spéculation commerciale et financière. La prolifération de sociétés d’import-import en est le signe le plus visible. Une situation d’autant plus préjudiciable à l’économie nationale qu’une grande partie de leurs revenus n’est pas déclarée, échappant à la fiscalité. La fraude et l’évasion fiscales n’ont jamais été aussi importantes.
Le chômage est devenu endémique. Son taux oscille désormais autour de 35% de la population active. Par ailleurs, il faut noter que les diplômés sont également victimes de ce fléau. La production de logements est très faible compte tenu de l’ampleur des besoins. Les crédits alloués à ce secteur ont toujours été insuffisants.
Il faut faire face à la détérioration des conditions d’hospitalisation. Les pénuries de produits sont permanentes, au point que les malades doivent apporter avec eux le nécessaire pour être hospitalisés. Le taux d’encadrement médical stagne ou régresse, ce qui rend plus admirable le travail réalisé par les praticiens. Dans ces conditions, seuls les plus aisés peuvent accéder à des soins de qualité.
L. H.
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