Le choix du successeur de Bouteflika divise le commandement de l’armée
Par Mohamed K. – Les premières fissures commencent à apparaître au sommet du pouvoir au sujet du candidat qui devra être adoubé pour se substituer à Abdelaziz Bouteflika. On apprend de sources concordantes, en effet, qu’au sein d’un certain nombre de partis qui gravitent autour de l’état-major de l’armée, et qui constituent le socle du système, tout le monde n’est pas d’accord pour que le secrétaire général par intérim du RND occupe le siège laissé vacant par l’ancien chef de l’Etat auquel Gaïd-Salah a fait appliquer l’article 102.
Une fronde sourde qui bat son plein au sein du sérail est aggravée par une mésentente, tout aussi étouffée, au cœur de la hiérarchie militaire entre la poignée de généraux qui ont pris le pays en otage et se livrent une guerre acharnée pour imposer chacun son homme-lige parmi les cinq candidats sélectionnés par le commandement de l’armée pour assurer la continuité du régime et garantir sa survie.
Selon ces sources, dans l’aréopage d’officiers qui entourent Gaïd-Salah, tous ne soutiennent pas l’ancien ministre de la Culture, qui serait chaperonné par le patron des services secrets, tandis que d’autres généraux soutiendraient encore Abdelmadjid Tebboune, contre lequel le successeur de Bachir Tartag aurait lancé la fameuse campagne de dénigrement qui l’a ciblé et serait l’auteur de l’instruction adressée aux administrations pour lâcher l’ancien ministre de l’Habitat et se mobiliser en faveur de son rival, Azzedine Mihoubi. D’autres encore seraient favorables à Ali Benflis, ce qui expliquerait son acharnement à vouloir se présenter à l’élection incertaine du 12 décembre, bien qu’il soit conscient de l’invalidité des résultats qui en découleront vu le rejet massif de ce que l’écrasante majorité du peuple considère comme une mascarade électorale dont les jeux sont faits d’avance.
Cette mésintelligence au sommet de la hiérarchie militaire devrait s’intensifier au lendemain du scrutin, au point de faire voler en éclats la fausse synergie que le commandement de l’armée tente de montrer via les laïus canoniques du chef d’état-major qui le font paraître comme un patriarche à la tête d’un noyau soudé autour de son incontestable autorité.
M. K.
Comment (60)