Ali Benflis victime collatérale de la guerre qui fait rage chez Gaïd-Salah ?
Par Mohamed K. – On sait maintenant quel était ce second candidat qui allait être «détruit», comme l’avait annoncé Abdelkader Bengrina au lendemain du lynchage médiatique qui avait ciblé Abdelmadjid Tebboune. La justice vient d’accabler Ali Benflis, suite aux aveux d’un membre de sa direction de campagne arrêté pour «divulgation d’informations à un Etat étranger», sans que l’on sache de quel type de renseignements il s’agit et si l’ancien collaborateur de Benflis occupait une fonction sensible au sein de l’Etat qui lui aurait permis d’accéder à des dossiers confidentiels.
Le tour de l’ancien chef de gouvernement semble donc être venu et il n’est pas exclu qu’il soit disqualifié à quelques heures de la tenue de l’élection présidentielle. Ali Benflis ferait alors les frais des tiraillements qui divisent la hiérarchie militaire au sujet du successeur de Bouteflika, comme nous l’annoncions dans un précédent article.
Des sources indiquent que le candidat malheureux aux élections de 2004 et 2014 a acquis le soutien de certains généraux qui sont, néanmoins, en conflit avec d’autres hauts gradés, décidés à adouber son rival Azzedine Mihoubi après qu’ils eurent lâché l’ancien ministre de l’Habitat pour des raisons qui demeurent inexpliquées à ce jour.
Ali Benflis a réagi sans faire de vagues, tard dans la soirée de lundi, au communiqué rendu public ce lundi par le tribunal de Bir Mourad Raïs et relayé par un média proche d’un des clans qui se livrent une bataille acharnée au sommet de la hiérarchie militaire, bien que son ex-collaborateur ait fait état de faits censés compromettre sa candidature en rappelant l’existence d’un compte bancaire à l’étranger à son nom et au nom de son épouse. C’est à peine s’il a fait allusion, dans un de ses meetings, à ses «détracteurs» à propos desquels il a dit ne pas vouloir répondre et préférer se concentrer sur son objectif, celui de se faire élire le 12 décembre. Un vœu pieux qui ne peut se réaliser vu que l’élection présidentielle est elle-même compromise et que le clan qui détient le plus de pouvoir dans l’entourage immédiat du chef d’état-major ne l’a pas inscrit sur ses tablettes et a favorisé un de ses adversaires dans cette course inédite à El-Mouradia.
M. K.
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