Gaïd-Salah préparerait un «sale coup» à Benflis et Tebboune après les élections
Par Abdelkader S. – Des sources très au fait de l’atmosphère polluée qui règne actuellement au sein du sérail militaro-politique n’excluent pas une traduction devant les tribunaux des candidats Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune après l’élection présidentielle. Ces sources en veulent pour preuve la mise en branle de la machine médiatico-judiciaire contre ces deux anciens responsables politiques sous l’ère Bouteflika.
«Les règlements de comptes entre membres du clan ne cesseront pas après le 12 décembre», expliquent nos sources, selon lesquelles «la guerre sans merci que se livrent les résidus du système va s’exacerber au lendemain de la cooptation du successeur du Président déchu, et deux des cinq candidats en feront les frais». Pour nos sources, cette «querelle de chapelle est la conséquence directe du conflit d’intérêts qui oppose les héritiers du système Bouteflika autour de son legs, à savoir la mainmise totale sur les rouages de l’Etat et les leviers économiques du pays livrés à des partenaires étrangers en contrepartie de leur soutien au régime totalitaire déguisé en démocratie de façade par le truchement d’élections factices dont les capitales occidentales connaissent les dessous et sont au courant de la fraude qui les entache».
«Le premier à payer les pots cassés de cette mésentente au sommet de la hiérarchie militaire, seule détentrice du pouvoir après le démantèlement du puissant service des renseignements, est Abdelmadjid Tebboune qui verra son nom cité dans l’affaire Khalifa que l’état-major de l’armée compte déterrer pour, pense-t-il, continuer d’occuper l’opinion publique jusques et y compris après le passage en force le 12 décembre», soulignent nos sources, qui indiquent que plusieurs autres anciens ministres et autres responsables qui avaient été épargnés lors du premier procès seront convoqués à nouveau et inculpés.
«L’étrange affaire du membre de la direction de campagne électorale d’Ali Benflis arrêté pour soi-disant espionnage participe de cette machination qui va faire atterrir l’ancien directeur de campagne de Bouteflika en 1999 devant le juge du tribunal de Sidi M’hamed, aux ordres de Gaïd-Salah, et dont la mission ne s’achèvera pas pour autant après la désignation du nouveau président de la République», précisent nos sources qui croient savoir que ce branle-bas de combat concernant Ali Benflis est mû par la crainte de voir ce dernier briser le silence sur un certain nombre d’affaires compromettantes dont il détiendrait les dossiers.
«Il en sait trop et ses récentes déclarations sur les menaces qui pèsent sur la sécurité et la stabilité du pays ne visent évidemment pas le Mouvement de contestation populaire qu’il affirme soutenir», confient nos sources, tout en affirmant que ces querelles intestines atteindront leur paroxysme après le 12 décembre et «ne feront que confirmer la nécessité impérieuse de la poursuite du Hirak jusqu’à la chute effective du régime, tout le régime».
A. S.
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