Deux mercenaires tunisiens singent le pouvoir et insultent le Hirak algérien
Par Mohamed K. – Au moins deux intervenants tunisiens se sont attaqués au Hirak algérien, l’un sur un plateau de télévision tunisienne, où il officie comme chroniqueur, et l’autre dans une «conférence» à partir de son bureau où il siège en tant qu’«expert du monde arabe».
L’un comme l’autre ont repris au mot près le contenu des laïus de Gaïd-Salah qu’ils ont appris par cœur et dont ils se sont imprégnés pour déverser leur fiel sur le Mouvement de contestation populaire algérien qu’ils accusent des mêmes «maux» dont le chef d’état-major a fait son leitmotiv depuis son coup d’Etat déguisé.
Ces deux Tunisiens, dont on devine aisément pour qui ils roulent au vu de la tendance qu’a prise leur commentaire sur la situation en Algérie et l’élection présidentielle contestée par des millions d’Algériens mais qu’ils ont applaudie des deux mains, ont accablé le Hirak de cette accusation infâme de manipulation par l’étranger, plus précisément par la France. Le peuple majoritaire qui manifeste depuis près de dix mois pour la chute du régime autocratique et l’instauration d’un Etat de droit serait donc téléguidé par Paris, preuve en est, selon les deux analystes, la réaction peu enthousiaste du président français, Emmanuel Macron, suite à l’élection d’Abdelmadjid Tebboune.
L’opération est combinée et le propos est le même chez les deux. Preuve en est le nombre incalculable de commentaires postés par des trolls algériens, ces fameux moucherons-mercenaires qui infestent la Toile, heureux d’entendre nos deux voisins se féliciter ainsi de la «victoire de l’armée algérienne» sur son peuple, cette armée qui a «déjoué les complots de l’étranger» et a «su éviter à l’Algérie de subir le même sort que la Syrie, l’Irak et la Libye». Le peuple majoritaire, qui a donné l’exemple et impressionné le monde entier par son caractère pacifique et son «extrême patience», dixit l’historien Benjamin Stora, serait donc une menace pour la sécurité de son propre pays, et les quelques généraux qui ont pris en otage toute l’Algérie en seraient les sauveurs.
Les deux analystes tunisiens omettent de rappeler que c’est surtout à la révolution tunisienne que le Hirak algérien doit être assimilé avec, en prime, son caractère serein et pacifiste qui a paralysé le commandement de l’armée, devenu incapable d’aller plus loin dans sa logique répressive et autoritariste devant un peuple qui a fait de son imperturbabilité et de sa persévérance sa seule arme.
L’attitude courageuse de l’écrasante majorité du peuple tunisien qui a pris fait et cause pour le Hirak en Algérie et l’a démontré encore il y a quelques jours, en s’associant aux supporters d’un club algérien qui s’étaient déplacés en masse à Tunis où ils ont scandé les slogans du Hirak, dérange quelques brebis galeuses nostalgiques de l’ère Benali et jaloux du sursaut du peuple algérien et de sa Révolution du sourire.
M. K.
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