L’agression violente de manifestants à Oran pourrait ne pas être un «dérapage»
Par Houari A. – La scène montrant une poignée de «policiers» s’avançant vers un petit groupe de manifestants pacifiques à Oran, avant de les asperger de gaz lacrymogène et de les brutaliser, pourrait avoir été planifiée par des cercles occultes à des fins non révélées. C’est ce que pensent des sources très au fait des questions sécuritaires. Pour ces sources, «il est fort probable que les policiers en question soient des agents des services secrets déguisés de la sorte dans le cadre d’une mission dont on ne peut entrevoir que les contours dans ce contexte de grande confusion».
«Le mode opératoire des agresseurs n’est pas habituel. Les forces de l’ordre n’opèrent pas en petits groupes et ne procéderaient pas de la sorte contre un petit carré de manifestants qui ne représentent aucune menace sur la sécurité publique», observent nos sources qui croient déceler dans «cette charge violente et injustifiée, filmée sous tous les angles, une opération qui s’inscrit dans la guerre secrète que se livrent un certain nombre de généraux autour du chef d’état-major». Selon nos interlocuteurs, «vu le timing de cette répression dont les commanditaires ont pu faire en sorte qu’elle soit vue et condamnée par le plus grand nombre, il est fort probable qu’elle obéisse à des considérations autres que celles pour lesquelles interviennent les services de police dans ce genre de circonstances».
«Cette agression à Oran, argumentent nos sources, a eu lieu au lendemain de l’annonce du nom de celui qui allait succéder à Bouteflika et au moment même où le nouveau Président multipliait les assurances sur sa détermination à tourner la page de la dictature et à tendre la main au Hirak qu’il dit respecter et bénir. Elle intervient surtout au moment où on parle de plus en plus de divisions au sein de la hiérarchie militaire au sujet du choix du candidat à la succession de Bouteflika. Ceux qui ont monté cette opération à Oran semblent être ceux qui ne voulaient pas que Tebboune siège à El-Mouradia.»
«Dans cette guerre de survie, tous les coups sont permis, et il faudra s’attendre à d’autres formes de provocation qui viseront à la fois le Hirak et le nouveau chef de l’Etat qui est dans le viseur de ses opposants au sein de l’institution militaire, laquelle est loin d’avoir levé sa tutelle sur les centres de décision politique», prédisent nos sources qui ne cachent pas leur «profonde inquiétude» quant à ces «manœuvres malsaines et hautement périlleuses».
H. A.
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