Les félicitations adressées à Tebboune qualifiées d’ingérence étrangère
Par Abdelkader S. – Les citoyens majoritaires qui ont rejeté la présidentielle de ce 12 décembre sont unanimes à considérer les messages de félicitations adressés par des chefs d’Etat étrangers au nouveau président de la République comme une ingérence. Ces citoyens répondent ainsi aux accusations du pouvoir au lendemain de la déclaration du Parlement européen sur la situation politique en Algérie.
Pour le Hirak, reconnaître Abdelmadjid Tebboune, c’est «considérer que le nouveau Président est légitime et, donc, traiter avec un chef d’Etat qui n’a pas été élu par la majorité qui a boycotté les élections». «Ce serait, pour de nombreux internautes qui se sont exprimés sur cette question, prendre des décisions bilatérales qui engagent les intérêts du peuple sans le consentement de celui-ci.»
Les citoyens, qui ont boudé l’urne jusqu’à faire de la présidentielle de jeudi dernier un cas unique dans les annales politiques du pays depuis l’indépendance, dénient aux dirigeants étrangers, notamment ceux des démocraties occidentales, le droit de «participer ainsi à ce viol électoral commis contre un peuple majoritaire qui refuse que se perpétue le système dont il exige le départ depuis plusieurs mois, sans y parvenir». Pour les opposants à cette reconnaissance étrangère, «tout accord qui serait signé avec les tenants du régime actuels serait nul et nul d’effet à partir du moment où il n’aura pas été signé avec l’aval du peuple et aura donc été conclu contre ses intérêts».
Les internautes rappellent, à ce propos, que la loi sur les hydrocarbures, la loi de finances et toutes les autres lois «qui ont été passées en catimini dans le dos des Algériens, pendant qu’ils manifestaient pour l’éviction des symboles du système Bouteflika, devront être abolies car illégitimes».
Les dirigeants des pays arabes ont été les premiers à féliciter Abdelmadjid Tebboune dès l’annonce des résultats par Mohamed Charfi. Les capitales occidentales, sceptiques, se sont contentées de «prendre acte de l’élection d’un nouveau Président en Algérie», dans des déclarations sibyllines, enveloppées dans des formules «diplomatiquement correctes».
A. S.
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