Ibtykar : «La désignation de Tebboune approfondit le gouffre entre le peuple et le régime»

«Le régime n’a aucune volonté de réaliser les revendications du mouvement populaire», dénonce le mouvement Ibtykar qui pointe une «opération de renouvellement de la façade civile du régime par l’organisation d’un scrutin illégitime, joué d’avance (…) et rejeté massivement et sans ambiguïté par les millions d’Algériennes et d’Algériens mobilisés dans la rue».

«Si le régime justifie le passage en force vers des élections par un argumentaire légaliste dépassé, la désignation de son nouveau représentant approfondit le gouffre entre le peuple et le régime et aggrave la crise politique dont seul le régime porte la responsabilité».

«Après avoir ignoré, réprimé et refusé d’accomplir les revendications du mouvement populaire depuis plus de dix mois, le régime appelle au dialogue. Pourtant, l’artifice du dialogue mis en avant lors de la mise en place de l’instance de médiation de Karim Younes avait servi à justifier l’organisation du scrutin du 12 décembre contre la volonté populaire», rappelle Ibtykar.

«La répression féroce menée contre des citoyens pacifiques dans plusieurs villes du pays est un signe inquiétant», observe cette organisation selon laquelle «le régime espère essouffler le mouvement populaire par la répression policière, la récupération politique et la division de ses rangs». «L’objectif escompté est d’intimider les citoyens engagés, vider les revendications populaires de leurs sens, semer la confusion et enterrer toute perspective de changement réel», note encore Ibtykar.

Pour ce mouvement, «les millions d’Algériennes et d’Algériens n’appellent pas à dialoguer avec le régime. Ils exigent le départ ordonné et pacifique du régime au pouvoir et l’entrée dans une nouvelle ère politique qui consacre la souveraineté populaire, l’Etat de droit et la démocratie». «Le Hirak, estime Ibtykar, devra être attentif à tous les pseudo-représentants qui, au nom de la nécessité politique et de la gravité de la crise, pourraient être tentés de jouer le jeu du régime».

Le mouvement Ibtykar se dit convaincu que «la rupture avec le système politique actuel n’est pas une option mais une nécessité», dans la mesure où «le véritable changement passe par une transition démocratique durant laquelle des institutions et des mécanismes viables permettront de faire émerger une Algérie démocratique».

Ce mouvement, qui condamne «sévèrement la répression féroce contre les citoyennes et citoyens pacifiques» et «exige l’ouverture d’une enquête sur les violences commises depuis le 12 décembre 2019», appelle «les citoyennes et les citoyens à rester mobilisés d’une manière pacifique dans le mouvement populaire» et «les forces démocratiques et patriotiques, conscientes des enjeux auxquels l’Algérie fait face, à ne pas tomber dans l’écueil du dialogue et à converger [les] efforts autour d’une offre politique cohérente et consensuelle sur la base des revendications légitimes du peuple algérien».

K. M.