Tebboune veut «tourner la page des différends, de la désunion et de la discorde»
Par Mounir Serraï – Le nouveau locataire d’El-Mouradia, Abdelmadjid Tebboune, tente, selon toute vraisemblance, de colmater les brèches laissées par l’ex-chef de l’armée, Gaïd-Salah, qui s’est distingué par ses discours provocateurs, stigmatisant les gens du Hirak en interdisant, notamment, le port de l’étendard amazigh durant les marches de vendredi.
Dans son message livré aux membres de son Exécutif, réunis en Conseil des ministres, le nouveau Président a bien appelé à tourner la page des différends, de la désunion et de la discorde, en s’attelant à la reconstruction de l’Etat pour une nouvelle Algérie, au rétablissement de la confiance par l’action juste et efficace, et en œuvrant à la stabilité de l’Algérie.
Le président Tebboune estime que la satisfaction des aspirations des citoyens implique la reconsidération du système de gouvernance à travers une profonde révision de la Constitution actuelle, de sorte d’abord à réduire le pouvoir ou les pouvoirs du Président en consacrant une réelle séparation des pouvoirs.
Outre la révision de la loi électorale, le nouveau locataire d’El-Mouradia veut faire émerger une nouvelle classe politique, en encourageant les universitaires à s’engager dans la politique et dans les élections. Abdelmadjid Tebboune, en quête visiblement d’une légitimité par l’action, veut moraliser la vie politique et séparer l’argent de la politique.
Dans son message, il précise donc ses priorités, plaçant ainsi la révision profonde de la Loi fondamentale en tête de ses priorités. Le chef de l’Etat ne précise cependant pas l’échéance à cette profonde réforme. Cela tout en prenant le soin de préciser que la nouvelle République ne pourrait voir le jour que par une profonde révision de la Constitution.
Tebboune va-t-il œuvrer pour une nouvelle Constitution consensuelle ? Comment ?
M. S.
Comment (15)