Un «journaliste amateur» et «militant» français interdit de quitter l’Algérie
Par Houari A. – Le journal électronique grenoblois Place Gre’net indique qu’un militant de «gauche alternative» français a été interdit de quitter l’Algérie après que son passeport lui a été confisqué par la police alors qu’il prenait des photos des manifestations. Qualifié de «journaliste amateur», le média français précise qu’il s’agit de Jean-François Le Dizès.
Agé de 73 ans, ce Français «est retenu en Algérie par les autorités algériennes (…) [pour avoir] pris des photos de manifestants du Hirak, mouvement de protestation contre le régime en place», relève Place Gre’net, en soulignant que la police a signifié à ce ressortissant français que «son cas s’est aggravé». Le journal note que le concerné s’est rendu en Algérie quinze fois et qu’il dirige une publication mensuelle intitulée Ensemble Isère.
Toujours selon le site grenoblois, Jean-François Le Dizès «voulait profiter de ses congés de fin d’année en se rendant en Algérie» le 20 décembre dernier, mais n’a pu prendre l’avion ce lundi pour retourner en France.
En insistant sur sa qualité de «journaliste amateur», le média français laisse entendre que Jean-François Le Dizès couvrait les manifestations sans avoir obtenu une accréditation des autorités algériennes. Ce qui, en effet, fait de lui un «espion» potentiel aux yeux de celles-ci, d’autant que les discours officiels pointant des «complots visant à déstabiliser le pays» sont récurrents et visent implicitement la France. Le nouveau chef d’état-major n’a pas manqué de le répéter lors de son intervention par-devers le commandement de l’armée juste après sa désignation en remplacement de Gaïd-Salah.
Les services de sécurité sont à l’affût du moindre mouvement «suspect», et toute présence étrangère au sein du Hirak est systématiquement considérée comme une tentative d’atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays. Le récent échange téléphonique entre le Premier ministre français, Edouard Philippe, et son homologue algérien, Abdelaziz Djerad, pourrait avoir inclus le cas de ce Français bloqué en Algérie et au sujet duquel les autorités algériennes n’ont pas communiqué.
Cette affaire démontre, en tout cas, que les relations entre l’Algérie et la France ne se sont pas véritablement réchauffées malgré le message de «vœux» d’Emmanuel Macron, la présence de Xavier Driencourt aux funérailles de Gaïd-Salah et l’appel téléphonique du locataire de Matignon au successeur de Noureddine Bedoui.
H. A.
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