Ce qu’il faut retenir du premier éditorial d’El-Djeïch post-Ahmed Gaïd-Salah
Par Abdelkader S. – Le premier éditorial de la revue de l’armée El-Djeïch depuis l’avènement du général Saïd Chengriha à la tête de l’état-major laisse entrevoir l’amorce d’un changement en douce après la mort de Gaïd-Salah. Le texte rend hommage à l’ancien vice-ministre de la Défense mais se tourne vers l’avenir tout en ne reniant pas l’adhésion du commandement de l’armée à la démarche de l’ancien homme fort de l’institution.
«Le rappel des actions menées par l’armée sous la houlette de Gaïd-Salah ne signifie pas que celle-ci persévérera sur le même chemin tracé par l’ancien patron de l’ANP», soulignent des sources informées, en expliquant que l’approche du nouveau chef d’état-major est tout autre. «Le général Chengriha a pris la judicieuse décision d’éloigner l’armée de la sphère politique car il sait qu’une surexposition de celle-ci dans le contexte de crise actuel est susceptible de la gêner dans la mission délicate qui l’attend, à savoir la mobilisation face à la menace de guerre qui se profile en Libye», font remarquer nos sources.
C’est dans cette logique que s’inscrit l’appel de l’éditorial d’El-Djeïch à la consolidation du front intérieur face aux périls qui guettent le pays, en rappelant que «le peuple algérien a une nouvelle fois apporté la preuve qu’il poursuivra sa marche héroïque et historique de par son profond attachement à la patrie et sa cohésion avec son ANP» qui, «sous le commandement du chef d’état-major par intérim, le général-major Saïd Chengriha, continuera, de concert avec les autres institutions de l’Etat, sous le commandement du président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, de défendre les principes de la République et l’autorité de l’Etat ainsi que sa continuité, afin d’édifier une Algérie puissante par son peuple et sécurisée par son armée».
La précision du titre de ministre de la Défense nationale de plein exercice dans l’éditorial de la revue du MDN n’a pas été soulignée pour les mêmes motifs qui faisaient répéter à l’ancien chef d’état-major son allégeance à l’ex-président Bouteflika par calcul politicien. Elle est surtout une confirmation de la séparation définitive entre la fonction du commandement militaire dévolue au général Saïd Chengriha et celle, politique, de ministre de la Défense nationale qui échoit au chef de l’Etat. «Cette reconfiguration qui consacre la séparation des deux attributions est un juste retour des choses», notent enfin nos sources.
A. S.
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