Du lieu de la mémoire à la mémoire du lieu : entre exil de chez soi et exil de soi

exil lieu de naissance
Le pays d'exil s'apparente à une prison dorée. A une dépossession de soi. New Press

Par Mesloub Khider – Le lieu de naissance constitue le berceau de la mémoire embryonnaire personnelle, le primitif lieu de mémoire. Dès la naissance, la toponymie mémorielle esquisse ses premiers souvenirs sur le parcours de l’existence. Le lieu de résidence marque de son empreinte l’architecture de la mémoire. La résidence familiale de notre enfance concentre les premiers jalons des souvenirs de notre vie bâtis dans notre mémoire constamment en construction. Les liminaires lieux de sociabilité impriment leurs empreintes dans notre être social adossé à notre impérissable mémoire abritant nos annales personnelles.

La résidence de notre enfance demeurera toujours notre Madeleine de Proust, tout comme l’ensemble des espaces et temps ontologiques, constitutifs de notre être inscrit dans notre histoire personnelle évolutive. La moindre évocation sensorielle (olfactive, gustative, visuelle, auditive, tactile) remue en nous d’anciennes réminiscences gravées dans notre mémoire sensitive. La vue d’un objet ou d’un paysage présentant quelque ressemblance avec de semblables réalités ayant peuplé notre enfance, ou la sonorité d’une musique coutumière depuis longtemps gravée dans l’organe de notre fine ouïe, ou l’exhalaison d’un arôme singulier autrefois humé à satiété, ou l’effleurement d’un épiderme synonyme d’intimité similaire jadis langoureusement frôlé, ou la saveur d’un mets familier, autrement dit cette opération de recognition nous replonge aussitôt dans ces lieux de mémoire de notre existence antérieure renfermant les trésors de nos souvenirs protéiformes, indéfectibles, ces attributs emblématiques de notre identité personnelle, familiale, culturelle, nationale.

Ces expériences intimes existentielles façonnent notre identité, forgent notre personnalité, forment notre caractère. En un mot, elles définissent notre appartenance familiale, communautaire, sociale, nationale. Déterminent notre être social. La mémoire est incorporée dans notre être, comme notre être est inséré dans le corps social. Sans mémoire point d’existence personnelle. Sans corps social point d’être socialisé, être modelé par des rapports sociaux déterminés au sein du mode de production dominant.

Les visages familiers côtoyés, les paysages bigarrés assidûment fréquentés, les lumières du jour abondamment absorbées, les éclectiques artères journellement sillonnées, les multiples couleurs du ciel filmées par notre caméra rétinienne, les diverses saisons longuement contemplées et inhalées, ces multiples souvenirs des premiers temps de notre vie s’imprègnent dans notre mémoire. Toutes ces réminiscences s’impriment dans notre conscience mémorielle, précieusement conservées dans notre archive intime.

Naturellement, par inclination euphorique, nous conservons intactes nos phases de bonheur dans notre mémoire. Nous bâtissons à leur intention un mémorial de souvenance que nous honorons avec fidélité. Tandis que, par instinct de survie et mécanisme de défense propre à l’humain, cristallisés par le refoulement et la résilience, nous nous efforçons de creuser pour nos douloureuses et dramatiques épreuves des sépultures afin de les ensevelir dans le cimetière des afflictions personnelles traumatiques.

La mémoire fusionne avec nous, comme nous, nous sommes soudés à nos géniteurs, à la «mère patrie» (terre natale), par un lien indéfectible, une filiation inaltérable. Un cordon ombilical mémoriel, indestructible nous unit à ces démiurges de notre existence, maîtres-d’œuvre de notre identité. Notre mémoire renferme tous nos souvenirs des pages d’existence partagés avec nos proches, nos morceaux de vie secrètement savourés avec soi-même. Comme la «nation» recèle un patrimoine collectif commun, partagé par l’ensemble des femmes et hommes du même pays.

L’exil est le moment opportunément propice à l’incursion récurrente de la mémoire. Partir, c’est mourir un peu. C’est mourir à ce qu’on aime. On laisse un peu de soi-même. Aussi, dans l’exil, la mémoire constitue-elle l’ultime refuge de l’expatrié, le giron familier où vient se blottir le Moi désuni de ses racines, désamarré de sa terre natale.

L’exil est la personnification de l’aliénation. On est dépossédé de tout. De son appartenance nationale, devenue lointaine ; de son identité culturelle, devenue étrange aux yeux du pays d’accueil aux mœurs différentes ; de ses proches, présents uniquement dans notre album intérieur mémoriel ; de sa force de travail, aliénée à vil prix pour des tâches ingrates et pénibles délaissées par les autochtones.

Le nouveau pays d’accueil de l’exilé ressemble à un cimetière habité par des spectres. Les nouveaux êtres et objets coudoyés sont, aux yeux de l’expatrié, dépouillés de vie. Tels des fantômes, pour l’immigré ces êtres «étranges» sont dénués d’humanité, d’existence communicationnelle, de reconnaissance familière. Certes, il partage avec ces nouveaux piétons la même promiscuité urbaine, mais aucunement la même proximité relationnelle et culturelle familières. L’exilé se sent culturellement piétiné dans ces espaces piétonniers. Aucune convergence culturelle ni connivence fraternelle ne s’instaurent entre le convive exilé (taxé de pique-assiette) et ses hôtes, dépourvus d’esprit d’hospitalité et du respect de l’altérité.

Qui plus est, dans les pérégrinations solitaires opérées dans des centres urbains anonymes, aux regards de l’exilé, tous les souvenirs ne rencontrent plus de lieux pour se réanimer au contact de ces êtres et objets familiers, au contact de la famille, des proches intimes chers. C’est le vide sidéral. La vie carcérale. Les objets et paysages côtoyés ne reflètent aucune lumière de vie, ne suscitent aucune émotion de ravissement.

L’asphalte sillonnée par les cercueils ambulants (ces engins en acier nommés voitures), les sinistres trottoirs arpentés par des foules anonymes pressées et stressées, les magasins racoleurs envahis par les acheteurs compulsifs, les édifices bétonnés ceinturant l’agglomération tumultueuse, tout cet ensemble architectural citadin suinte de tous ses pores urbanistiques la monotonie, la mélancolie, la neurasthénie, la frénésie, aux yeux de l’exilé meurtri par l’isolement géographique et social.

Au vrai, ce pays d’exil s’apparente à une prison dorée. A une dépossession de soi. Certes, il offre toutes les commodités matérielles et l’assurance sociale, mais dans un climat existentiel consumé par l’incommodité relationnelle et les pathologies psychiques. Ce pays comble l’exilé de bienfaits sociaux, mais au sein d’une société dénuée de rapports authentiquement humains, de fraternité empathique et philanthropique. Même l’argent, gagné par l’aliénation de soi, a le goût funèbre du cadavre. Il ne renferme aucune vie. Il ne comble jamais la vie de l’exilé marquée par la précarité. L’argent brûle les doigts comme il immole la vie par la cupidité consumériste.

Tel un spectre, l’exilé traîne sa sinistre existence dans ce nouveau pays, dépouillé pour lui de mémoire vivifiante. Etranger dans ce pays, il devient aussi étranger à lui-même. Rien ne le raccroche à sa nouvelle vie, privée d’enracinement authentique, d’ancrage culturel originel, de ressourcement indigène. Pour notre exilé, tous ces nouveaux lieux sont délestés de mémoire. L’exilé manque d’oxygène culturel, familial. Il suffoque de vacuités existentielles identitaires. Nulle part, il se sent chez lui. Tout lui rappelle son «étrangéité», son étrangeté : surtout les yeux intolérants de ces autochtones arrogamment «civilisés», toujours armés de regards prêts à fusiller le «migrant» de chevrotines de haine, de projectiles de xénophobie.

Fréquemment, la nostalgie le saisit à la gorge. L’étrangle de chagrins, de remords. L’étouffe de tristesse, de détresse, d’angoisse. L’assaille du furieux souhait de fuir sa misérable condition de métèque. Mais où aller ? Partout l’exil est un supplice psychologique. Aussi l’exilé devient-il l’ombre de lui-même. La proie des morbidités psychiatriques. Pour échapper à sa détresse, dans une fuite en avant existentielle, se met-il à courir après ses souvenirs engloutis par l’exil. Rien ne comble sa boulimique nostalgie qui nourrit son étique existence torturée de tourments.

Dès l’aube, il se sent agressé par le ciel bas et lourd, encombré d’une grisaille mélancolique capable de faire descendre la température du moral en-deçà du degré zéro de l’humeur dépressive ambiante. Cahoté par ces étranges badauds accablés de tristesse et animés d’agressivité discriminatoire, croisés sur la route ; brutalisé par l’atmosphère délétère et aliénante de son monde de travail, lieu par essence dépourvu de toute humanité ; secoué par le crépuscule du jour pointant son nez dès l’après-midi ; violenté par l’isolement social oppressant de son quartier déserté par la vie, l’exilé souffre le martyre, infligé ordinairement aux Damnés de la terre, les bannis de la communauté.

Triste sort de l’immigré. Parti pour côtoyer la fortune, notre exilé se retrouve rudoyé par l’infortune de l’existence. Parti pour cultiver la richesse, il finit par fertiliser sa pauvreté existentielle. Parti pour fuir les diablotins de son pays, il achève sa vie avec ses démons intérieurs.

Aussi, faute de pouvoir remuer sa personnalité pour changer d’existence, préfère-t-il ruminer ses souvenirs pour renouer avec sa mémoire familiale, résidentielle, régionale, nationale. Sa mémoire devient son second lieu de refuge. Ironie de l’histoire, de nouveau il émigre par ses souvenirs lancinants et obsédants vers ses lieux (liens) de mémoire. Vers sa terre natale. Sa famille. Sa «mère patrie» (sa terre natale).

Aussi, par une forme de thérapie, s’exile-t-il en lui-même, dans ses vestiges mnémoniques, en quête de médication mémorielle. Sa mémoire lui sert d’exutoire, pour apaiser et soulager sa souffrance d’exilé, pour anesthésier sa détresse nostalgique. Il a fui son pays pour échapper aux tourments de l’existence, il finit par se réfugier «mémorialement» dans son pays pour échapper à sa vie d’exilé tourmentée. Désintégré par son exil, il ne trouve pas le courage de réintégrer sa mère-patrie. Devenu étranger à son pays, exilé dans un pays étranger, il finit par devenir étrange avec lui-même, étranger à lui-même.

Ainsi, il a abandonné, par espoir d’une vie meilleure, les lieux de mémoire de son pays pour s’exiler, finit-il en exil à résider nostalgiquement dans la mémoire des lieux de la vie de sa nation natale.

M. K.

 

Comment (21)

    Karamazov
    13 janvier 2020 - 9 h 40 min

    Il y a comme des généralisations et des extrapolations hasardeuses.

    Je n’avais pour ma part évoqué  Camus que parce que MK y fait reférence avec sa notion d’étrangeté . L’homme est étranger à lui même ; c’est du Camus tout cuit , notamment dans « l’Etranger » et « La chute ». Je ne crois pas que cela explique la position de Camus sur l’Algérie  car beaucoup d’ hommes ne correspondent pas à leurs œuvres Certains sont des crapules alors que leurs ouvres sont exaltantes. Camus était contre l’indépendance mais pour l’assimilation : comme beaucoup des grandes figures de notre révolution à son époque : Ferhat Abbas et Benbadis .

    Mais sur le fond la position de MK en rapport à l’exil qu’il confond d’ailleurs avec l’émigration car dans un cas on quitte un endroit pour vivre mieux ailleurs dans un autre on est plutôt forcé ?

    La majorité des émigrés que je connais ne vivent pas l’éloignement comme le décrit MK. Certains n’ont qu’un souvenir vague de leur passé ou du pays. Beaucoup ont un rapport quasi conflictuel avec leur origine et d’autres savent qu’ils n’y remettront jamais les pieds sinon quelques jours. Mais tous savent que l’émigration leur a donné une situation que ne leur aurait jamais donné leur pays d’origine.

    MK lui est prisonnier de sa nostalgie . Si j’avais son sentiment je ne resterais pas une seconde là où je vis. Comment peut on vivre avec ce poids ?

    Comment peut on vivre avec une illusion aussi aliénante ?

    Steinbeck dans son livre reportage ;  »Voyage avec Charley » ( Charley c’était son caniche francais, Charles) . Il fait un voyage avec son chien à travers dans son camping-car , et il passe par son village où il retrouve quelques connaissances de son enfance. Ils ‘ont accueilli cordialement mais sans plus. Alors il eut ce sentiment amer  : On ne retourne jamais chez soi , car ce chez-soi n’existe plus. Slimane Zeghidour eut aussi le même sentiment : mon village n’existe lus, a-t-il écrit..

    Aujourd’hui il n’y a aucune trace de mon enfance ; les gens que je croise de nos jours n’ont plus rien avoir avec les souvenirs que j’ai de mon, enfance pays. L’arabo-islamisation a tout détruit, Thamourth zedrghents wiyidh, le pays est habité par d’autres gens. Même s’il me prenait de donner libre cour à ma nostalgie, cette réalité me ramènera a la raison . Je me dis plutôt que j’avais bien fait fait de partir. Car quoi qu’il en soit c’eut été pire si j’étais resté.

    La majorité des émigrés ne sont pas des exilés , sont bien assis dans leur nouvelle vie. Et ne sont pas écrasés par leurs souvenirs de leur pays comme le suggère MK . Et beaucoup d’autres ont fini à la longue par régler le problème en rompant affectivement.

    Même si je comprends le sentiment que décrit MK ; car je l’ai eu moi aussi, à un moment de ma vie

    chaoui40
    12 janvier 2020 - 8 h 32 min

    Camus était un Français d’Algérie. Son pays était la France, il ne faisait que « vivre » en Algérie. Arrêtez de nous bassiner avec cet auteur raciste et colonialiste. Les « écrivains maghrébins d’expression française » peuvent écrire autant qu’ils veulent en français, mais il ne faudrait pas qu’ils commencent ou continuent à distiller leur néocolonialisme à travers leurs « projections ». Demandez-vous ou Sansal, Khadra et autres vivent actuellement ? Qu’ils écrivent un pendant de « La Peste » ou de « L’Etranger ». Nous verrons bien s’ils gagnent le Goncourt ou le Nobel ! Nos écrivains écrivent en français parce qu’ils se savent pas le berbère, parce qu’ils ne veulent pas de l’arabe et parce que le marché de la francophonie représente une cible commerciale … Point barre.

    Zaatar
    12 janvier 2020 - 7 h 25 min

    J’ai lu en entier l’article de Mr Khider. Ya sahbi, c’est quoi ce tableau? Meme s’il y a du vrai dans ce que vous écrivez notamment pour les générations de la guerre de libération et celle post indépendance, je vous demanderai de recueillir l’avis des milliers de médecins et autres ingénieurs (dont j’ai côtoyé pas mal d’entre eux) à propos du tableau que vous brossez ici sur leur vie « d’exilés « . D’ailleurs pour bon nombre d’entre eux, ils ne sont pas exilés. C’est lorsqu’ils viennent au pays les rates fois ou ils rendent visite à leurs familles que ces angoisses que vous décrivez les prennent.

      Ziri Warsenis
      12 janvier 2020 - 16 h 35 min

      @Zaatar
      Ce n’est pas qu’un tableau que nous présente M. MK, c’est presque à l’égal des « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski. Le Camus en question ne s’est jamais considéré autre que français. Pendant le drame algérien il n’a jamais condamné quoi que ce soit, contrairement à d’autres intellectuels dont Sartre avec qui une rupture a été consommée, tout comme avec Francis Jeanson. Il est utile de rappeler que le monsieur a été interpellé et sollicité pour se prononcer sur le drame algérien par Kateb Yacine, Jean L’Mouhoub Amrouche et Mouloud Feraoun particulièrement, sans résultats. Alors … Camus, que la France se le garde.

    Elephant Man
    11 janvier 2020 - 22 h 12 min

    Je vais être pragmatique : « N’ÉMIGREZ SURTOUT PAS EN FRANCE » Rachid Taha, Allah Yarhmou.

    Soraya
    11 janvier 2020 - 20 h 20 min

    Merci à M. Khider pour cet excellent texte, si bien écrit et qui décrit avec tant de sensibilité et de justesse les tourments et états-d’âme de l’exilé.
    Il est évident que les retours nostalgiques ne sont pas des souvenirs de désagréments administratifs bureaucratiques ou de bassesses que l’on ait pu vivre ou rencontrer au cours de son existence dans le pays d’origine, comme l’ont évoqué certains commentateurs.
    C’est le retour vers l’intimité familiale et sociale de on enfance, adolescence et même une partie de sa vie d’adulte, ce bonheur de vivre sous  »son » soleil, entouré d’une chaleur humaine commune, submergé de senteurs et de brises parcourant le voisinage et le quartier, avec ces bruits familiers et cette connivence non-dite, et ce Droit de se dire sans hésitation aucune :  »Je suis chez moi » avec un bonheur incommensurable.
    Tant mieux si M. Khider a une si belle plume et qu’on lui trouve des similitudes avec A.Camus. Il a la trempe d’un grand écrivain. je l’encourage à continuer.
    Bien fraternellement.

      Zaatar
      12 janvier 2020 - 5 h 15 min

      @Soraya
      Avec tout le respect que je vous dois pour votre avis, il n’est pas forcément vrai pour une majorité d’exilés. Moi par exemple ( j’ai vécu à l’étranger et je suis rentré) les algeriens a l’étranger que j’ai côtoyé, pour quasiment tous ils n’ont pas ce sentiment que vous décrivez. Il y en a même qui m’ont dit, dans des discussions relatives à ce contexte du pays et de ce que pourrait rajouter la cellule familiale…, « je n’ai jamais cherché à savoir qu’est ce que je vais trouver à l’étranger avant de quitter mon pays, mais je me dis en quittant celui ci qu’est ce que je vais laisser ». En d’autres termes, ce qui a poussé les algeriens à partir c’est bien le contexte du pays et qui ne sont pas prêts de faire machine arrière. Maintenant les souvenirs, c’est juste un instant ou quelques instants ou ils sont évoqués, et pour certains pas vraiment d’une manière agréable, car ce fût plutôt des moments délicats dans leurs au pays. Et donc pour faire une affirmation dans ce qui est évoqué dans le texte ( que je n’ai pas lu en entier mais que vous avez résumé) il faudra bien faire une statistique sur les avis de nos compatriotes exilés.

    Camus le minable colonialiste
    11 janvier 2020 - 20 h 12 min

    Pour ceux qui n’arrêtent pas de faire des références a ce colonialiste dans la peau d’un humaniste sachez que Jean Paul Sartre lui a demandé de condamner la peine de mort de l’étudiant Taleb Abderrahmne, il a refusé de le faire contrairement a d’autres intellectuels Français comme Sartre.
    Je trouve ce texte très profond et touchant.

    Zaatar
    11 janvier 2020 - 17 h 32 min

    Je n’ai rien compris au charabia. Je sais que la mémoire se stocke dans un endroit du cerveau. C’est un véritable réseau de transistors polarisés, qui, par combinaison restituent à un autre endroit du même cerveau, selon que ca soit une image, un son ou une sensation, par une simple excitation du réseau à un endroit précis. Si les connections sont encore bonnes la mémoire est restituée fidèlement, si quelques liaisons manquent à l’appel, il y aura quelques petits trous dans la restitution.

    Haut Niveau
    11 janvier 2020 - 15 h 16 min

    @Karamazov qui méprise ses frères.
    Le seul point commun entre Albert Camus et Mesloub Khider : Ils sont tous les deux Algériens qui aiment leur pays chacun à sa façon, qu’en déplaisent aux Arabo-Islamo-Baathistes.
    Le premier est un est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste … (Merci Google)
    Le second est un journaliste, intègre, respecté, sérieux, pondéré … (Merci AP)
    On compare pas l’incomparable, chacun excelle dans sa spécialité. Suivant les aléas de la vie un chef d’oeuvre peut être ressentie comme absurdité et vis versa en fonction de la culture qu’on nous a fait « avaler ».

    Mais, mise à part les quelques lignes scribouillardes qu’on lit de toi sur AP. Quel est ton back ground pour te permettre de juger les autres du haut de ton ignorance. Tes écrits ? tes œuvres ? tes essais … où peut-on te lire ? peut-on assisté à l’une des conférence que tu donnes ?

    La critique constructive est la bienvenue, tenter de briller par une critique pour critiquer est détestable pour un modeste Algérien lambda pour ne pas dire un simple légume que je suis.

      karamazov
      11 janvier 2020 - 18 h 25 min

      Moua mon pays c’est comme ma dit ma grand mère quand je l’ai quitté il y a sakata:

      Rouh ammi, « Thamourthik sedaw idarnik » qu’elle m’a dit. Ton pays est sous tes pieds !

      Ou comme disait B. Traven : « Je sais maintenant que ma patrie est classée dans des dossiers , je l’ai vue sous les espèces de fonctionnaires habiles à effacer en moi les dernières traces de patriotisme. Où donc est ma patrie ? Ma patrie est où je suis,où personne ne me dérange , ou personne ne me demande qui je suis, d’où je viens et ce que je suis

        Haut Niveau
        11 janvier 2020 - 20 h 03 min

        @Karamazov 11 janvier 2020 – 18 h 25 min
        Voila un commentaire que j’apprécie à sa juste valeur. Sincèrement, j’attends d’autres de cette haute qualité et d’aussi bonne facture, crois-moi.

        Merci et fraternellement.

      Karamazov
      11 janvier 2020 - 21 h 33 min

      Absurdité ? Non: « absurde » comme philosophie ! Sipa paghey !

        Haut Niveau
        11 janvier 2020 - 23 h 21 min

        Oh! la la ! trop fort pour moi comme philosophie, c’est une overdose pour ma petite cervelle du simple légume que je suis.

      Zaatar
      12 janvier 2020 - 7 h 03 min

      J’ai toujours su qu’Albert Camus était Francais, ne en Algerie certes…mais est bien Francais. Sauf s’il a changé de nationalité entre temps. Par conséquent je ne pense pas qu’il ait ce point commun avec l’auteur de l’article.

        Haut Niveau
        12 janvier 2020 - 9 h 41 min

        @Zaatar, Je porte à ta connaissance que camus est mort en 1960 et que l’Algérie indépendante est née en 1962.
        A l’époque mon père, mon grand-père et mon arrière grand-père étaient aussi de nationalité Française. Ne sont-ils pas Algériens ?

          Zaatar
          12 janvier 2020 - 11 h 43 min

          @Haut Niveau,
          Je porte à ta connaissance que dans tous les ouvrages officiels ou est porté la nationalité d’Albert Camus celle ci est Francaise. Il n’a jamais été considéré comme Algerien dans aucun document officiel. Et cela n’a rien à voir les nationalités de nos grands-parents.

    ???? Apatride
    11 janvier 2020 - 13 h 51 min

    Quant vous vous disputez avec un Anglais, il vous traite d’étranger et vous lui dites : I pay the taxes to the queen (Je paie les taxes à la reine). Ce dernier baisse la tête, s’excuse et s’en va.
    Quant dans votre «mère patrie» (terre natale) on vous dénie jusqu’à votre identité ancestrale !!!.
    On parle pas encore de libertés individuelles !!!.

    Quand vous avez affaire à la justice en Angleterre et vous ne savez la langue Anglaise pour vous défendre, on fait appel à un traducteur quelque soit votre langue et même votre dialecte.
    Quand vous avez affaire à la justice de votre «mère patrie» (terre natale) et que une langue étrangère (Arabe classique) obligatoire à la place de votre langue maternelle !!!.
    On parle encore pas du droit du citoyen !!!.

    Etc …

    Il y’a de quoi se poser la question : Qui est mon vrai pays ?

    Anonyme
    11 janvier 2020 - 12 h 53 min

    Bonjour tristesse ! ! ! Voilà l’Aliéné aliénant qui à travers une récupération de paragraphe, par ci par là, nous fait un piètre exposé de sociologie/anthropologie, sur la mémoire du lieu. La moitié de l’humanité navigue entre la mémoire du lieu et le lieu de la mémoire. Finalité : <>. Méfions-nous de ces nationalistes qui n’en finissent pas de discourir à des fins bien comprises.

      Haut Niveau
      11 janvier 2020 - 15 h 51 min

      Lire ma réponse à @Karamazov 11 janvier 2020 – 10 h 22 min et vous découvrirez de quels nationalistes doit-on se méfier.
      Arrivisme quand tu nous tiens !!!

    Karamazov
    11 janvier 2020 - 10 h 22 min

    Voila MK qui nous fait son Camus :

     » Devenu étranger à son pays, exilé dans un pays étranger, il finit par devenir étrange avec lui-même, étranger à lui-même. »

    On dirait un commentaire de « L’Etranger » et de » L’Exil et le Royaume » réunis

    Il faut ajouter ce texte aux chefs-d’oeuvre de l’absurde !

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