Le sabotage du secteur des télécoms continue : le spectre de Feraoun plane
Par Nabil D. – Le sabotage du secteur des télécommunications continue après le départ de Houda-Imane Feraoun. Les instigateurs de la machination qui a pour but de maintenir l’Algérie au dernier rang dans les classements mondiaux sont toujours à la manœuvre et poursuivent leur travail de sape. Il s’avère que la destruction programmée de la société pionnière dans le domaine de l’internet sans fil WiMax en Algérie et dans tout le Maghreb et le Moyen-Orient, SLC en l’occurrence, n’était que le début d’une entreprise autrement plus vaste de la mise à mort de toute entité économique qui ferait progresser notre pays dans ce domaine.
Après donc SLC, c’est au tour d’Icosnet d’être privée de l’exploitation de cette technologie. Dans un courrier adressé à ses clients, cette entreprise a informé ces derniers qu’elle ne serait plus en mesure d’assurer ses prestations à dater de ce mercredi. «Malgré nos multiples courriers et propositions adressés aux autorités concernées afin de ne pas pénaliser nos clients, nous avons le regret de vous confirmer le maintien de la date du 29 janvier par l’ARPCE comme date finale de déconnexion de notre réseau WiMax», a expliqué la direction d’Icosnet à ses partenaires économiques, la mort dans l’âme. «Nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de nous conformer aux instructions dans les délais qui nous sont dictés, tout en sachant que cette coupure ne sera pas sans conséquence sur vos entreprises constructrices de l’économie nationale», a regretté cette société.
A qui profite ce sabotage ? Le 29 juillet 2019, SLC, fournisseur d’Icosnet, dénonçait «une menace très imminente de coupure totale de service (…) à l’encontre de la réglementation et des lois en vigueur, des règles d’éthique commerciale, du bon sens et de l’intérêt des clients». La menace qui émanait d’Algérie Télécom, dans ce qui s’apparente à une mesure éminemment politique, sera mise à exécution deux mois plus tard «malgré [les] multiples courriers de sollicitation aux plus hautes instances de l’Etat». L’opérateur historique, sur injonction de l’ancienne ministre de tutelle, avait «décidé de passer outre la loi et la réglementation», en procédant à la coupure du lien de secours, après avoir coupé unilatéralement, depuis jeudi 18 juillet, le lien principal.
«Les dispositions de la loi en vigueur ainsi que les conditions de notre cahier des charges stipulent pourtant très clairement une obligation de continuité de service assurée par l’Autorité de régulation en charge de notre secteur (l’ARPCE), que nous avons sollicitée, en vain, à de multiples reprises», précisait SLC, dont le prestataire Icosnet subit aujourd’hui la même injustice. SLC avait estimé qu’il était de sa «responsabilité» d’informer d’une «grave violation de la loi» dans la mesure où l’ARPCE avait «renoncé à ses obligations stipulées dans l’article 137 de la loi 18-04 régissant le secteur des communications électroniques». L’Autorité de régulation récidive et persévère dans l’arbitraire, en dépit du départ de celle qui fut, pendant cinq ans, chargée d’exécuter les ordres de cercles occultes qui continuent de sévir sous Abdelmadjid Tebboune, signe que ce n’est pas demain la veille que les changements promis verront le jour.
N. D.
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