Il a été reçu par tous les protagonistes : le «conseil» des Libyens à Boukadoum
Par Karim B. – Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a repris le bâton du pèlerin et s’est rendu dans toutes les régions de la Libye, divisées par une guerre fratricide, alimentée par des puissances étrangères dont le seul objectif est d’assoir leur hégémonie dans ce pays vaste, riche et peu peuplé. L’Algérie a pu, encore une fois, prendre langue avec l’ensemble des protagonistes, unis au moins dans leur conviction que seule l’Algérie œuvre à rétablir la paix dans ce pays voisin sans aucune arrière-pensée.
Ce mercredi, Sabri Boukadoum a rencontré deux acteurs majeurs dans le conflit libyen. Khalifa Haftar, qui a fait part de son adhésion totale à la démarche algérienne et qui serait disposé à accepter l’invitation qui lui a été faite de se rendre en Algérie dans le cadre du dialogue interlibyen qui devrait reprendre à Alger dans les jours et les semaines à venir. Le ministre des Affaires étrangères a également été reçu par le président du Parlement libyen, Akila Salah, qui a souligné que «l’Algérie doit comprendre que la crise libyenne n’est pas politique mais sécuritaire». Il a, par ailleurs, estimé qu’«il faut assurer un succès au rôle de l’Algérie et éviter les facteurs qui ont fait échouer les précédents efforts». Pour ce faire, Akila Salah conseille à son interlocuteur de «traiter avec les élites nationales, les notables, les chefs des tribus et les sages» et d’«éviter de perdre son temps à discuter avec les partis et les organisations qui ne jouissent pas d’une base populaire».
Salah Akila a, en outre, expliqué à Sabri Boukadoum que la fermeture de raffineries de pétrole «obéit à deux raisons principales : une répartition équitable des ressources entre les différentes régions de la Libye et l’assèchement des sources de financement des extrémistes et des mercenaires envoyés par la Turquie pour semer le chaos en Afrique du Nord».
La tournée du ministre des Affaires étrangères en Libye coïncide avec l’accélération des préparatifs d’une résolution sur la Libye au Conseil de sécurité de l’ONU. Un projet de texte est en cours de rédaction qui suscite de grandes réticences chez les Russes, selon des sources concordantes. Moscou aurait menacé d’imposer son veto au cas où les modifications que la Russie souhaite apporter au texte final ne seraient pas incluses par ses rédacteurs britanniques qui en ont la charge.
Le président du Parlement libyen, Salah Akila, s’était félicité en 2017 déjà du soutien de l’Algérie en faveur du règlement de la crise en Libye, précisant que «l’Algérie est le pays le plus proche de la Libye et sa position, claire depuis toujours, est d’une grande importance pour le règlement de la crise». «La position de l’Algérie est fondée sur le respect du peuple libyen, le rejet de toute ingérence étrangère et la promotion du dialogue interlibyen», avait indiqué le responsable libyen. «L’Algérie partage notre conviction que la volonté du peuple libyen doit impérativement être respectée», avait-il ajouté.
K. B.
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