Djerad charge l’ancien gouvernement et les parlementaires de la majorité
Par Mounir Serraï – Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a fait une sortie inattendue aujourd’hui à l’Assemblée populaire nationale (APN). Devant un hémicycle composé majoritairement des partis ayant soutenu le cinquième mandat, le Premier ministre s’est montré incisif en critiquant vertement l’ancien gouvernement de Nourreddine Bedoui et indirectement les parlementaires FLN et RND.
En évoquant la loi de finances complémentaire, qui aura lieu d’ici la fin du premier semestre 2020, Abdelaziz Djerad a accusé l’ancien gouvernement et ceux qui ont voté son projet de loi de finances d’avoir voulu provoquer des tensions en instituant des taxes touchant directement au pouvoir d’achat des Algériens. Il s’agit, entre autres, des taxes touchant les professions libérales.
Promettant de corriger le tir à travers ce projet de loi de finances complémentaire, Djerad s’en est ainsi pris à la politique de l’ancien gouvernement installé en plein Hirak mais aussi aux parlementaires qui ont soutenu toutes les politiques antisociales des gouvernements successifs.
Les déclarations du Premier ministre ont été difficilement digérées par les députés de la majorité qui ont exprimé leur mécontentement et leur colère dans les dédales du Palais Zighout-Youcef. Ainsi donc, la première prestation du Premier ministre devant les députés a été musclée en ce sens qu’il leur imputait une part de responsabilité dans ce qui a été fait par les gouvernements passés.
De par la tonalité qu’il donne à son discours, Abdelaziz Djerad annonce ainsi la couleur et marque d’ores et déjà ses distances avec un Parlement «croupion».
Bien évidemment, les députés de la majorité, bien que froissés par les déclarations du Premier ministre, ont préféré faire profil bas en plénière, eux qui sont rôdés au jeu d’«allégeance» aux maîtres du moment.
M. S.
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