La guerre de positions pour prendre d’assaut le futur Parlement a commencé
Par Mohamed K. – La dernière sortie du chef de file du MSP, Abderrazak Mokri, s’inscrit dans la guerre de positions que les partis politiques mènent pour s’assurer une place au sein du prochain Parlement qui, promet Tebboune, sera doté de larges prérogatives garanties par la nouvelle Constitution en cours d’élaboration. En voulant réduire les attributions du président de la République, le successeur de Bouteflika ouvre l’appétit aux vieux routiers de la politique qui se démarquent petit à petit du Hirak et changent de stratégie face à l’incapacité du mouvement de contestation populaire de déboulonner le système enraciné depuis près de soixante ans.
«La classe politique est prise entre deux feux, celui du pouvoir qui l’a sacrifiée pour montrer sa disponibilité à répondre aux revendications des citoyens et celui du Hirak qui la met dans le même sac que le régime», indiquent des sources informées à Algeriepatriotique. «Devant cet état de fait, il ne restait à ces partis qui ont toujours prospéré à l’ombre du régime Bouteflika, fussent-ils dans l’opposition, qu’à renter dans les rangs à nouveau en adhérant à la feuille de route du pouvoir pour se repositionner et éviter ainsi une mort politique certaine», ajoutent ces sources qui évoquent une «décantation qui sera de plus en plus évidente à l’approche des élections législatives».
Nos sources estiment que la campagne acharnée qui vient d’être lancée contre le RCD et la énième brouille provoquée au sein du FFS «font partie de cette stratégie qui a pour finalité de fragiliser ces deux partis représentant la région la plus frondeuse du pays». «On ne sait pas quels partis leur seront substitués pour rallier l’hémicycle de Zighoud-Youcef, mais il va de soi que le pouvoir a besoin que ce courant soit représenté car les concepteurs de cette démarche savent pertinemment que la nature ayant horreur du vide, une absence de succédanées de ces deux formations politique au Parlement scellerait le divorce entre la Kabylie et l’Etat incarné par le régime en général», soulignent nos sources.
«Abdelmadjid Tebboune mise sur une Assemblée populaire nationale bariolée, mais compte sur une majorité qui serait issue, souhaite-t-il, du Hirak ou, à tout le moins, d’une nouvelle classe politique à l’image de La République en Marche en France, née d’une séparation d’avec les partis traditionnels de gauche et de droite et d’un rajeunissement des institutions présidentielle et législative qui est censé avoir donné un nouveau souffle à une République française empêtrée dans les affaires et vieillissante», concluent nos sources.
M. K.
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