Les pitreries de Rezig suscitent des inquiétudes sur le sérieux de l’Exécutif
Par Houari A. – S’il y a un ministre qui fait jaser, c’est bien celui du Commerce. Le fanfaron et bruyant successeur du discret et posé Saïd Djellab a encore fait parler de lui, cette semaine, en s’autoproclamant théologien et en donnant une conférence à l’intérieur d’une mosquée. «Il a décidément du temps à perdre avec tous les problèmes que vivent les citoyens et qui vont en s’aggravant», fulmine un observateur qui ne comprend pas sur quelle base Kamel Rezig a été choisi pour faire partie du gouvernement au moment où le pays a besoin de gens sérieux et compétents pour gérer cette période délicate.
Le ministre du Commerce, recruté sur les plateaux de télévision ou il étalait son «savoir» sur les questions économiques et faisait acte d’allégeance au pouvoir contre les «zouaves» du Hirak, adoptant ainsi le langage provocateur et haineux de Gaïd-Salah, avait attiré l’attention sur lui après son discours démagogique dès le lendemain de sa prise de fonctions. Réunissant les cadres de son département, le ministre stagiaire s’est perdu dans des admonestations et des menaces que personne n’a prises au sérieux, tant les divagations du membre de l’Exécutif étaient un coup d’épée dans l’eau. En effet, quelques jours à peine après son sermon, la crise cyclique d’approvisionnement en lait subventionné est réapparue de plus belle, provoquant l’ire des citoyens majoritaires qui ne peuvent se passer de cette denrée au prix abordable.
Kamel Rezig s’est alors, encore une fois, distingué par une nouvelle salve de mises en garde greffées aux promesses d’un règlement du problème dans les plus brefs délais, en se focalisant sur la «mafia» dont il dit qu’il la combattra résolument. Pour autant, non seulement le ministre hâbleur n’a rien réglé, mais le président Abdelmadjid Tebboune a surpris tout le monde, quelques jours après le grand bluff du ministre, en annonçant la conclusion d’un accord avec le géant de l’agroalimentaire saoudien Almarai auprès duquel le pays s’apprête à s’approvisionner en poudre de lait. Dans le même temps, une campagne pour sauver les producteurs locaux de la faillite a été lancée sur les réseaux sociaux, au vu de la tendance actuelle qui semble voir dans le retour à l’import-import une voie de salut pour l’économie nationale agonisante.
«Kamel Rezig et d’autres ministres sur lesquels les tenants du pouvoir ont jeté leur dévolu dans la précipitation, ou par calcul, ont largement prouvé qu’ils sont loin de pouvoir porter le lourd fardeau qui a été mis sur leurs frêles épaules. N’ayant jamais exercé des fonctions aussi importantes, leur maintien au sein du gouvernement ne fera qu’empêcher tout effort de sortie de crise, d’autant que les indicateurs sont dans le rouge et que la complexité de la situation dicte que Tebboune et Djerad fassent appel à des hommes expérimentés et, surtout, sérieux», notent des sources qui ne cachent pas leur inquiétude face à l’incapacité totale de l’équipe gouvernementale actuelle à redresser la barre.
H. A.
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