La leçon chinoise
Par Mrizek Sahraoui – Ces derniers jours, les médias occidentaux, singulièrement américains et français, s’adonnent à des attaques en règle contre la Chine lui reprochant d’avoir, tout au début, tenté d’étouffer les preuves de l’épidémie et menti ensuite sur le nombre total des personnes contaminées et des personnes décédées à la suite de la pandémie du Covid-19 né à Wuhan en décembre dernier.
Les raisons de ces doutes sur le nombre de morts annoncé par la Chine, dans le fond un pathétique procès d’intention tout aussi futile qu’inutile ne reposant sur aucun fondement, sont simples. Celles-ci visent en réalité à cacher l’impréparation, les graves manquements et les mensonges dont se sont rendu coupables les gouvernements occidentaux, notamment ceux des Etats-Unis, du Royaume-Uni et, bien sûr, celui de la France, tous accusés aujourd’hui par leurs sociétés civiles respectives d’avoir commis un grand et un impardonnable retard pour réagir alors que le virus était à leurs portes.
Les hésitations et la perte de temps crucial ont fini par faire des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France, des épicentres de la pandémie où le Covid-19 fait des morts par centaines – près de 8 000 morts et 300 000 contaminés aux Etats-Unis, selon le dernier bilan établi par l’hôpital Johns-Hopkins.
Ces attaques, il faut le dire, sont nées de l’imagination débordante de certains journalistes, devenus au fil de la pandémie d’ardents propagandistes au service des autorités de leurs pays respectifs, lesquelles ont montré au grand jour leur incurie en matière de gestion de crise dont les conséquences se mesurent en plusieurs milliers de vies humaines. «La crise de Covid-19 est un autre exemple de l’incapacité du pays (Etats-Unis, ndlr) à répondre efficacement aux défis urgents», a tancé un média américain, avant d’ajouter tout aussi agacé : «Le coronavirus fait apparaître l’Amérique comme une civilisation en déclin.»
Le Covid-19 est venu faire des morts, beaucoup de morts. Mais il met aussi à nu cette réalité longtemps cachée : le monde occidental qui a prôné et vante encore et toujours les bienfaits du tout libéral n’est, finalement, qu’un géant aux pieds d’argile qui tire sa puissance du simple fait de la faiblesse chronique des autres. Il y aura sans nul doute un avant et un après Covid-19. Quoi qu’en diront les économistes, le rang de première puissance économique et sanitaire mondiale revient sans conteste – et de droit – à la Chine, le seul pays qui s’en sort plutôt pas mal de cette crise, compte tenu du fait qu’elle a été le premier pays à affronter ce virus inédit. Face au Covid-19, les médecins et le personnel soignant chinois, aux compétences dignes du XXIe siècle, n’ont pas eu, au début de l’épidémie, ni le temps nécessaire ni la moindre idée de la façon dont il fallait aborder le virus.
Dans le temps où l’on est, outre qu’elle réussit à satisfaire la demande intérieure, la Chine est en mesure de répondre d’urgence à la forte demande internationale. Elle fournit masques, expédie du matériel médical performant à tous les coins de la planète et, qui plus est, en pleine pandémie dans leur pays, de nombreux chercheurs et médecins chinois reconnus mondialement n’ont pas hésité à aider les pays amis et d’aller au chevet des pays lourdement frappés par le Covid-19, tandis qu’en Occident on passe maître dans l’art de l’esbroufe combinée aux stratégies inefficaces sous des oripeaux qui ont dupé, pour un temps, jusqu’aux spécialistes les plus sincères.
C’est la modeste et non moins magistrale leçon chinoise.
M. S.
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