Crise sanitaire : quand l’Asie émergente donne une leçon à l’Occident immergent
Par Mesloub Khider – A considérer la gestion sanitaire chaotique de la pandémie en Occident, on mesure l’ampleur de la déliquescence des pays occidentaux, en particulier de l’Europe et des Etats-Unis. En comparaison, les pays asiatiques, pays semi-féodaux, semi-colonisés, encore au milieu du siècle dernier, ont démontré leur supériorité en matière de politique de santé publique.
Déploiement d’une technologique avancée en Asie sans coercition, recours à la technique moyenâgeuse du confinement en Occident sur fond de la militarisation de la société. Pour endiguer le virus, les pays asiatiques ont mobilisé tout un arsenal de technologies innovantes : tests de dépistage, masques respiratoires en abondance, solutions hydro alcooliques à profusion, bracelets électroniques reliés à une application téléchargeable sur le smartphone, SMS d’avertissement aux personnes en quarantaine, recherche digitale des itinéraires des cas suspects. La Corée du Sud, la Chine, Taïwan, Singapour ont tous encouragé le recours à la technologie pour gérer la crise sanitaire du Covid-19. Par leurs politiques de santé technologiquement efficientes, ces pays ont administré la preuve de leur suprématie en matière de prévention et de gestion médicale et sanitaire.
Dans un climat de transparence totale, dans le respect des libertés individuelles (excepté la Chine), ces pays ont favorisé prioritairement la protection de leurs populations vulnérables, et non les intérêts financiers ou politiques. Pour citer l’exemple de Singapour, les autorités ont procuré des soins de santé préventifs gratuits à leurs populations pour éviter la propagation du virus, comme on l’observe dans les villes occidentales. Ces mesures prophylactiques, appuyées sur le dépistage systématique, ont été remarquablement efficaces. La capitale, qui compte presque 6 millions d’habitants, pourtant densément peuplée, a enregistré seulement 400 cas et 2 décès. De surcroît, dans ces trois pays (Corée du Sud, Singapour et Taïwan), les populations ont participé librement et activement à l’effort de lutte contre le coronavirus grâce, notamment, à la transparence de l’information. Ni coercition, ni confinement, ni sanction pécuniaire, ni condamnation pénale, ni arrêt de la production, ni fermeture des commerces, ni explosion du chômage.
Cette approche contrastes avec les pays occidentaux où les gouvernements ont longtemps minimisé les risques de contagiosité et étouffé les critiques, comme aux Etats-Unis où le président Trump a vilipendé les médias, sapé les informations des autorités médicales. Au reste, les dirigeants occidentaux ont fait preuve d’une indifférence criminelle par leur négligence d’adoption de mesures médicales préventives dès l’apparition du virus. Pour n’avoir pas développé une politique de santé publique performante, les pays occidentaux ont été rapidement débordés. Conséquence : faute d’équipements médicaux, ils ont opté pour le confinement pénitentiaire dramatique, sans pour autant éviter l’engorgement des hôpitaux, ni les pénuries de matériels de protection et de soins, ni l’explosion de décès. Sans oublier la faillite de centaines de milliers d’entreprises, la mise au chômage de millions de travailleurs, provoquées par l’arrêt de l’économie. In fine, le remède est pire que le mal.
Dans la majorité de ces pays asiatiques, on déplore très peu de victimes liées au coronavirus. Pourtant, l’Asie, en particulier la Chine, a été l’épicentre originel de la pandémie. Mais, en un temps record, les différents gouvernements de ces pays asiatiques ont pu endiguer la propagation du virus. Même un pays sous-développé comme le Vietnam comptabilise seulement quelques dizaines de décès. Comparativement à son ancien occupant, la France, qui a enregistré un taux de mortalité extrêmement élevé, plus de 10 000 décès, le Vietnam a su efficacement gérer la crise sanitaire du Covid-19. Avec une population de 93 millions d’habitants, une superficie plus petite que la France, le Vietnam a mis en œuvre une politique sanitaire de lutte contre la propagation du coronavirus sans mesures de confinement, ni déploiement d’une rhétorique guerrière, ni déferlement d’un climat de psychose, ni militarisation de la société.
Dès l’apparition du coronavirus, à l’instar des Sud-Coréens, les autorités vietnamiennes ont mis l’accent sur les mesures de dépistage massif pour détecter les personnes infectées. Les cas déclarés positifs ont été confinés dans des hôtels de l’Etat ou des bases militaires durant 14 jours pour être traités. Au total, seulement quelques milliers ont été mis à l’isolement. On est loin des milliards de personnes condamnées au confinement pénitentiaire, notamment en Algérie et en France. Le reste de la population vietnamienne non contaminée était invitée à limiter, certes, ses sorties et déplacements, mais sans restriction de ses libertés, sans aucune dérogation de sortie matérialisée par une attestation. En revanche, lors de chacune de leur sortie, les Vietnamiens portent spontanément tous un masque, abondamment disponibles dans tous les points de vente. Au reste, les autorités procèdent chaque jour à des campagnes de prévention par la diffusion de consignes de sécurité amplement relayées par les médias. Ces campagnes de sensibilisation s’effectuent également par le biais des SMS envoyés fréquemment à la population vietnamienne, notamment pour lancer des avis de recherche des personnes à risque, ou via une application chargée de pister les cas infectés.
Ainsi, avec des infrastructures moins développées et performantes que les pays occidentaux, le Vietnam, pays sous-développé, a su enrayer la propagation du virus. Avec comme seuls moyens : organisation et discipline. Rapidité de décision, efficacité de coordination, disponibilité de matériels médicaux, absence de coercition, de confinement généralisé, respect des libertés individuelles. Voilà les principales armes sanitaires avec lesquelles le Vietnam a endigué le virus. Comparé au reste du monde, notamment la France, adepte de mesures draconiennes de confinement généralisé, de militarisation de la société, le Vietnam, comme la plupart d’autres pays asiatiques, a réussi à gérer et endiguer «démocratiquement» la crise sanitaire du Covid-19.
On est en droit de se poser les questions suivantes : quel est l’Etat totalitaire ? Quel est le gouvernement protecteur ? Quelle est la société qui a prouvé sa faillite ? Cette crise sanitaire vient rappeler à point nommé la décadence de l’Occident. Elle a permis de dévoiler non la force naturelle d’un virus, mais la faiblesse avérée des pays occidentaux moribonds, incapables de protéger leurs populations livrées à elles-mêmes, sans protection, ni soins. Cette incurie notoire des Etats occidentaux signe l’échec de leur modèle économique et social dominant. A quoi servent les technologies, les grandes industries, les avions et les fusées spatiales si, à la moindre apparition d’un microscopique virus, les gouvernements sont incapables de protéger leur population du fait de l’absence criante d’infrastructures hospitalières, d’équipements médicaux, de médicaments.
Enfin, pour ternir l’image de la Chine, les médias occidentaux, envieux de la supériorité économique et médicale des Chinois, ont mis récemment en doute le nombre de décès du Covid-19 dans la province de Hubei. Même en période de pandémie, les Occidentaux poursuivent leur propagande antichinoise.
Aujourd’hui, au moment où les principales puissances occidentales «euthanasient», chaque jour, des milliers de leurs populations âgées et vulnérables, victimes du coronavirus, par choix stratégique de sélection naturelle en dépit de leur prétendue politique de confinement partiel à géométrie variable, au lieu de stopper l’hécatombe, elles détournent l’attention de l’opinion publique en focalisant les projecteurs sur la Chine, sortie pourtant vainqueur contre le Covid-19, accusée d’avoir sous-évalué le nombre de décès du Covid-19. En effet, les médias ont mis en doute le nombre de morts du coronavirus à Wuhan. Sur la base d’informations diffusées par Radio Free Asia (RFA), le chiffre réel de décès serait plus élevé (sic). Selon les autorités chinoises, le Covid-19 a fait 2 535 morts. Or, selon les médias, ce bilan serait inférieur à la réalité. Ils avancent le chiffre de 42 000 morts, en se fondant sur des estimations du nombre d’urnes délivrées par les crématoriums. Ces chiffres sont-ils crédibles ? Sur le nombre d’urnes livrées aux pompes funèbres à l’issue de la quarantaine, le chiffre est crédible.
Effectivement, plusieurs milliers d’urnes ont été distribuées. Mais ces urnes ne concernaient pas seulement les décès du Covid-19. Elles étaient destinées également aux familles ayant perdu leurs proches au cours de la période de confinement, décédées pour d’autres causes. Pour être objectif, il faut tenir compte du nombre de décès réguliers, intervenu au cours de la période de confinement (janvier à fin mars). En temps normal, le taux de mortalité dans la province de Hubei, qui compte 60 millions d’habitants, est estimé à plus de 110 000 par an. Le nombre de décès attendu au cours de la quarantaine est donc d’au moins 30 000. En raison du confinement, ces morts n’ont pu être inhumés. Aussi les photos montrant la livraison de quelques milliers d’urnes aux pompes funèbres de Wuhan correspondent-elles aux décès réguliers estimés à plus de 30 000. Ces photos ne sont pas l’indice d’un taux de mortalité plus élevé pour le Covid-19, mais le signe d’une mortalité ordinaire. A défaut de s’inspirer de l’exemple des pays asiatiques, les pays occidentaux sombrent dans la calomnie, notamment le dénigrement de la Chine. Quoi qu’il en soit, la suprématie de l’Asie est incontestable.
Pour paraphraser Alain Peyrefitte, nous proclamons : quand l’Asie s’éveille, l’Occident s’effondre !
M. K.
Comment (37)