Le Hirak devra faire face à une situation analogue à celle d’avant 1988
Par Youcef Benzatat – La censure des médias indépendants qui s’intensifie, l’emprisonnement de journalistes et de militants politiques opposés ouvertement au pouvoir de fait de l’état-major et les entraves contre toute activité politique dissidente nous renvoient à l’époque d’avant 1988. Nous nous dirigeons clairement vers la situation de la pensée unique, du parti unique et du discours médiatique unique.
Aucune dissidence ne sera dorénavant tolérée et elle sera systématiquement considérée comme hors-la-loi avec toutes les conséquences répressives qui caractérisait la dictature militaire d’avant 1988. Avec la fin de la pandémie du coronavirus et le déconfinement qui s’ensuivra, le retour inévitable du Hirak sur la scène publique sera confronté sans aucun doute à une très forte violence répressive, pour terroriser la population afin de la dissuader d’abandonner les manifestations hebdomadaires.
En plus de la répression, le pouvoir sera certainement tenté de recourir à l’arme des pénuries alimentaires et au chantage des licenciements des cadres et fonctionnaires actifs dans le Hirak. A ce moment, le Hirak n’aura d’autre choix que de recourir à la même arme en sa possession pour contrer cette offensive du pouvoir, à savoir la mobilisation permanente dans l’unité et avec une détermination sans failles.
Devant la persévérance dans cette conduite de résistance, le pouvoir n’aura d’autre choix dans ces conditions que de reculer pour éviter le basculement du pays dans la paralysie générale. Mais jusqu’où reculera-t-il ? Cela dépendra de la détermination du Hirak et de sa persévérance dans son objectif ultime, qui est celui de renverser définitivement et radicalement le système pour que plus jamais le peuple algérien ne vive piétiné par le mépris d’un régime pervers et despotique.
Y. B.
Comment (53)