Choisi par Guterres pour le représenter en Libye : Ramtane Lamamra jette l’éponge
Par Karim B. – Ramtane Lamamra a fini par jeter l’éponge avant même d’être officiellement désigné en Libye en remplacement de Ghassan Salamé. L’ancien ministre des Affaires étrangères a rendu publique une déclaration ce jeudi après-midi dans laquelle il affirme qu’il compte informer le secrétaire général de l’ONU de sa décision motivée, dit-il, par l’impossibilité de réunir les conditions susceptibles d’aboutir à l’unanimité du Conseil de sécurité.
«Le secrétaire général des Nations unies, M. António Guterres, a pris l’initiative, le 7 mars 2020, de me proposer personnellement le poste de Représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye. J’ai donné mon accord de principe dans un esprit d’engagement en faveur du peuple libyen frère ainsi qu’envers les organisations universelles et régionales concernées par la résolution de la crise libyenne», a déclaré Ramtane Lamamra.
«Les consultations d’usage auxquelles procède M. Guterres depuis lors ne semblent pas susceptibles d’aboutir à l’unanimité du Conseil de sécurité et d’autres acteurs qui est indispensable à l’accomplissement de la mission de paix et de réconciliation nationale en Libye. En conséquence, je compte, au cours d’un entretien téléphonique dans les prochaines heures avec le secrétaire général des Nations unies, réitérer mes remerciements à M. Guterres pour le choix qu’il a porté sur ma personne et lui exprimer mon regret de devoir lui notifier le retrait de mon acceptation de principe de sa proposition que je lui avais donnée le 7 mars dernier. Je ne manquerai pas d’assurer M. Guterres de mes vœux de plein succès de l’œuvre de paix que la communauté internationale se doit de promouvoir et de réaliser en Libye», a-t-il expliqué.
Algeriepatriotique avait fait état des manœuvres menées dans les coulisses par les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Maroc pour empêcher la désignation du diplomate algérien auquel ils préfèrent un ancien ministre jordanien de l’Intérieur acquis aux thèses émiraties en Libye. Le journal français Le Monde avait confirmé cette information en soulignant que Washington avait pris parti pour son allié du Golfe et fait barrage à la désignation de Ramtane Lamamra.
La question n’est cependant toujours pas tranchée puisque quatorze Etats sur les quinze que compte le Conseil de sécurité de l’ONU approuvent le choix d’Antonio Guterres. Vont-ils céder au diktat de la Maison-Blanche ?
K. B.
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