Abdallah Zekri s’insurge contre les pompes funèbres qui «se nourrissent de charogne»
Par Houari A. – Le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est insurgé contre certaines pompes funèbres qui rajoutent à la douleur des familles musulmanes éprouvées par l’épidémie du coronavirus en doublant les prix de leurs prestations sans se soucier du deuil et des capacités financières limitées des proches des victimes du Covid-19.
Abdallah Zekri affirme que certaines de ces pompes funèbres ont doublé leurs prix sans vergogne et sans se soucier le moins du monde des conséquences que cette attitude égoïste peut avoir sur des familles émigrées souvent dépourvues de moyens et directement impactées par le confinement qui a privé de nombreux travailleurs de leur emploi. Pour lui, ce comportement immoral et inhumain est non seulement à condamner mais à punir par la loi.
«Heureusement que tous les propriétaires de pompes funèbres ne font pas preuve d’autant de cupidité et d’ignominie. Certains ont maintenu les prix tels quels, alors que d’autres ont carrément consenti des réductions pour aider les familles des défunts à inhumer leurs proches sans se ruiner», a souligné le délégué général du CFCM, qui a assuré ces familles de sa compassion et de son soutien dans ces moments difficiles.
Le nombre de décès par le coronavirus est particulièrement élevé au sein de la communauté maghrébine et africaine vivant dans les quartiers difficiles dans divers endroits de la France. Les derniers chiffres montrent un taux de mortalité supérieur dans les départements à forte concentration immigrée.
En temps normal, les services funéraires facturent leurs charges entre 2 000 et 2 500 euros. Or, depuis le début de l’épidémie du Covid-19, ce chiffre est passé du simple au double dans certains cas. Ce qui fait dire à Abdellah Zekri que «même les morts ne sont pas épargnés par l’appétit vorace de ces charognards sans foi ni loi qui cherchent à s’enrichir sur le deuil des autres». Il salue néanmoins ceux qui, «par esprit patriotique, ont été jusqu’à baisser leurs tarifs de sorte à ne pas léser les compatriotes qui, souvent, ont du mal à arrondir leurs fins de mois et auxquels est venue s’ajouter cette nouvelle épreuve difficile».
H. A.
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