L’Algérie accuse implicitement des pays arabes d’avoir saboté Lamamra à l’ONU
Par Karim B. – Le porte-parole de la Présidence a confirmé l’information rapportée par Algeriepatriotique relative au torpillage du choix de Ramtane Lamamra qui devait représenter le secrétaire général de l’ONU en Libye. Belaïd Mohand-Saïd a, en effet, laissé entendre, dans son point de presse animé ce mardi, que le veto imposé par les Etats-Unis contre le diplomate algérien est le résultat de manœuvres de pays qui ont empêché la désignation de l’ancien chef de la diplomatie algérienne à la tête de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), en remplacement de Ghassan Salamé qui a jeté l’éponge.
Le porte-parole de la présidence de la République n’a pas cité les pays qui se sont ligués contre l’ancien ministre des Affaires étrangères, mais il est clair qu’il s’agit des Emirats arabes unis, de l’Egypte et du Maroc, auxquels se joint la Jordanie qui veut placer son ancien ministre de l’Intérieur avec la bénédiction d’Abu Dhabi. L’Algérie a donc pris conscience de l’attitude hostile de cette monarchie du Golfe qui, pourtant, affirme entretenir des liens «fraternels» avec notre pays. Du moins, c’est ce que l’ancien chef d’état-major de l’armée a toujours voulu faire croire à l’opinion publique algérienne. Si bien, d’ailleurs, que les millions de manifestants qui battaient le pavé durant plus d’une année pour exiger le départ du système en place ont, depuis le début du mouvement de contestation populaire, fustigé l’ingérence des Emiratis dans les affaires internes du pays en accusant ouvertement le régime, incarné par Gaïd-Salah, d’être à la solde de Mohamed Ben Zayed auquel il rendait souvent visite.
La nouvelle équipe dirigeante, arrivée au pouvoir à la faveur de la présidentielle du 12 décembre, va-t-elle changer de cap et débarrasser l’Algérie de cette chape de plomb imposée au pays par Abdelaziz Bouteflika et son vice-ministre de la Défense qui ont permis aux Al-Nahyane d’avoir la haute main sur les ports algériens et sur l’industrie mécanique militaire à travers la prise de parts importantes dans l’usine Mercedes de Tiaret ? L’attitude hostile des Emirats dans le dossier Lamamra semble avoir incité le pouvoir en Algérie à adopter une nouvelle posture. En tout cas, le message du porte-parole de la présidence de la République, ce mardi, était sans ambages : «Nous n’accepterons aucune solution en Libye sans l’accord de l’Algérie», a-t-il martelé à l’adresse des acteurs qui s’emploient à écarter Alger du règlement de la crise libyenne pour des considérations expansionnistes ou par simple animosité envers notre pays, à l’instar du régime monarchique de Rabat.
L’Algérie va-t-elle revoir ses relations avec les Emirats arabes unis dont les projets inachevés et les milliards détournés trahissent les velléités malveillantes des Al-Nahyane dont l’objectif inavoué est d’étendre leurs tentacules en Algérie et de piller ses richesses ? Une écrasante majorité d’Algériens le souhaitent et l’expriment clairement.
K. B.
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