L’aveu de Tebboune sur la presse qui confirme la déliquescence de l’Etat

Tebboune journaux
Abdelmadjid Tebboune avec des responsables de médias nationaux. D. R.

Par Mohamed K. – «Nous octroyons de la publicité à quelque 160 journaux dont la plupart ni ne payent les imprimeries publiques ni s’acquittent de leurs impôts.» Cet aveu du Président lors de sa dernière sortie médiatique met à nu le degré de déliquescence invraisemblable atteint par l’Etat. «Les chaînes de télévision privées multiplient les dépassements et on ne sait même pas d’où leurs propriétaires tiennent leur argent pour pouvoir les faire fonctionner, pourtant nous ne les avons pas arrêtées ; nous les avertissons, l’Arav a commencé à agir, mais nous les laissons activer», a encore affirmé Abdelmadjid Tebboune.

Cette approche dénote le choix fait par le pouvoir de maintenir en l’état la situation chaotique dans laquelle se trouve le secteur de la communication. Les réformes dont nous croyions naïvement au début qu’elles allaient réellement être lancées n’étaient que de la poudre aux yeux, regrettent de nombreux confrères, qui relèvent que les derniers bastions de la presse libre ont levé le drapeau blanc et sont rentrés dans les rangs. «C’est soit ça, soit la mort», confie le responsable d’un média qui affirme ne pas avoir d’autre choix que de mettre de l’eau dans son vin ; faute de quoi, il mettrait la clé sous le paillasson.

C’est à un véritable gaspillage des deniers publics que participe le gouvernement. La presse papier continue d’être tirée sur les rotatives relevant de l’Etat, à Alger, Oran, Constantine et Ouargla, alors que la majorité des titres existants n’ont aucune audience et enregistrent des taux d’invendus qui dépassent tout entendement. Non seulement le prix de l’impression est subventionné, mais la gabegie s’est accentuée ces dernières années avec la course au tirage d’un certain nombre de quotidiens arabophones qui ont laissé de grosses ardoises auprès des imprimeries, mettant ces dernières dans une situation de quasi-faillite, n’eût été la bouée de sauvetage que leur lance à chaque fois le pouvoir qui a besoin de ces journaux «indépendants» pour ses besoins de propagande.

Quant aux chaînes privées, créées en 2010 dans le sillage de la bisbille provoquée par un match de football entre l’Algérie et l’Egypte, tout le monde sait que leur financement suscite des interrogations et que le paiement des satellites se fait en devises étrangères et que beaucoup d’argent a été transféré à l’étranger clandestinement pour ne pas voir le signal coupé. Cette situation aberrante n’a pas empêché le pouvoir actuel de continuer à considérer ces télévisions comme agissant légalement, allant jusqu’à les inviter au siège de la présidence de la République pour «interviewer» le chef de l’Etat. Deux directeurs de ces chaînes – Mohamed Mokadem d’Ennahar TV et Réda Mehigueni de Beur TV – sont en prison pour enrichissement illicite, chantage et extorsion de fonds. D’autres pourraient suivre dans les semaines et les mois à venir pour les mêmes charges. Mais, entretemps, journaux pléthoriques et télévisions médiocres continuent d’activer dans l’anarchie la plus totale.

M. K.

Comment (16)

    Brahms
    4 mai 2020 - 4 h 55 min

    TOUT VA BIEN

    Photos, promotions, estime de soi, costumes, restaurants et le papotage. On parle de tout et de rien, on pense faire mais en réalité, c’est l’ancien colonisateur qui impose toujours ses choix. Il arrive même à prendre la richesse de l’Algérie pour développer le Maroc (voir les industries automobiles). Ensuite, il vous endort avec ses visas, ses cartes de séjour pour imposer tout doucement le néocolonialisme. Il a plombé tous les secteurs de l’économie et même le dinar algérien y passe car non échangeable sur les marchés internationaux donc correspondant à une sorte de Franc CFA. L’ancien colonisateur lorgne maintenant sur les gisement d’or, l’uranium, le phosphate etc… etc… donc pour Mr Tebboune et ses invités, tout va bien.

    QUI est cette femme ?
    3 mai 2020 - 22 h 55 min

    QUI est la femme aux côtés de Taboune ?

    Anonyme
    3 mai 2020 - 21 h 55 min

    OU quand la SUFFISANCE LARBINISTE « s’accouple » avec l’incompétence AVILISSANTE…si Abdou B , T Djaout, Saïd Mekbel (l’affectueux Mesmar Dj’ha pour beaucoup d’entre nous)…et bien d’autres savaient ce que le monde de la presse et des médias est devenu et qu’il serait entre les mains de défroqués ils se retourneraient 7 fois dans leurs tombes…

    Anonyme
    3 mai 2020 - 21 h 13 min

    Chaque jour a mon réveil je me demande a moi meme ces questions. Est ce qu’il y’a des gens capables de gérer notre pays ? Qui sont ils ? Et ou sont ils ?

    aghyoul
    3 mai 2020 - 16 h 58 min

    Republique Miki,

    ADMI
    3 mai 2020 - 14 h 35 min

    « Pourquoi les maintenir » ……C’est pour les soutenir?Ce qui est grave dans ce genre de chantage,c’est soit vous êtes avec nous,sinon vous êtes contre nous. A ce moment là on ferme ceux qui sont contre nous.C’es pire que l épopée du nabot Boutéflikien.

    El Vérité
    3 mai 2020 - 13 h 00 min

    Le ridicule ne tue pas,il est devenu meme le symbole d’une Algérie dirigée par des trabendistes et mythomanes,ce portrait reflète la situation de l’Algérie actuellement

    Kahina-DZ
    3 mai 2020 - 12 h 53 min

    «Les chaînes de télévision privées multiplient les dépassements et on ne sait même pas d’où leurs propriétaires tiennent leur argent… »

    Je me suis toujours demandée pourquoi des chaines privées défendent tout sauf l’Algérie…
    Il est temps que ce carnaval cesse.

    Abou Stroff
    3 mai 2020 - 12 h 53 min

    «Nous octroyons de la publicité à quelque 160 journaux dont la plupart ni ne payent les imprimeries publiques ni s’acquittent de leurs impôts.» et «Les chaînes de télévision privées multiplient les dépassements et on ne sait même pas d’où leurs propriétaires tiennent leur argent pour pouvoir les faire fonctionner, pourtant nous ne les avons pas arrêtées ; nous les avertissons, l’Arav a commencé à agir, mais nous les laissons activer» avance le président de la RADP.
    conclusion: il y a encore, malgré la crise, à boire et à manger et ceci ne peut être que grâce à la rente qui permet à la marabunta qui nous gouverne de pérenniser son pouvoir sur une société en déliquescence avancée.
    PS: si les journaux ne paient ni les imprimeries, ni leurs impôts, et si les chaînes « privées continuent à déverser leur c……… pourquoi continuent ils à paraître? seraient ils de simples appendices du pouvoir en place participant à l’abrutissement des tubes digestifs ambulants qui forment la majorité de la société algérienne?

      Lacan
      3 mai 2020 - 20 h 36 min

      « nous »… je me demande qui est Mr/Mme « nous » ?

      Et que faites-vous de « on » ?

      Zaatar
      3 mai 2020 - 21 h 09 min

      Cher Abou Stroff je te salue,
      Voila encore un argument palpable, une preuve concrète, une démonstration imparable que ke système est bien celui de la distribution de la rente et de la prédation et que le peuple est bien un ensemble de tubes digestifs ambulants. On vient tous de le lire et de l’entendre de la bouche même du président. Quelle meilleure preuve que celle-là .

    Brahms
    3 mai 2020 - 12 h 50 min

    Pour arriver au niveau des Européens, il faut former des étudiants, réformer le secteur, mettre tout à plat et virer toutes les brebis galeuses. La télévision comme les journaux doivent tirer les citoyens vers le haut. Or, chez nous, on a rien, on arrive même pas à payer les droits TV de l’équipe nationale quand elle joue au football, il faut que le citoyen se branche sur des paraboles ou sur des satellites étrangers via des boîtiers sinon rien. Ce cinéma dure depuis des décennies et toujours rien à l’horizon. Pour eux, tout va bien. Peut être que ça changera en 2030 ; 2040 ou 2060.

    Anonyme
    3 mai 2020 - 11 h 58 min

    « Nous octroyons de la publicité à quelque 160 journaux » ben oui!! c’est des journaux qui t’appartiennent tu en a le droit! Il faut payer ses employés quand même!!

    ISIS
    3 mai 2020 - 11 h 10 min

    Pauvre Algérie, après avoir été dirigée pendant vingt ans par un traître de renommée international, puis quelques mois par son allié usurpateur Bensalah, puis avec son Bandir AGS, le voilà nous sommes condamné à supporter le frère jumeau de Pinocchio et pendant toute son existence, que est-ce que on a fait au Dieu pour mérité cette situation,

      Lacan
      3 mai 2020 - 20 h 39 min

      Et wiiiiii… Tu reverifie le proverbe « les peuples ont comme gouvernants, exactement ceux qu’ils ont a tout moment !!!

    Belveder
    3 mai 2020 - 10 h 33 min

    Tout est dit la question est de savoir « Pourquoi les maintenir??????

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.