Affaire Almarai, omerta sur le Yémen : le pouvoir roule-t-il pour les Al-Saoud ?
Par Nabil D. – La future implantation du groupe agroalimentaire saoudien Almarai en Algérie, bien que l’Arabie Saoudite importe la poudre de lait de pays occidentaux, et le silence complice de l’Algérie sur les crimes contre l’humanité commis par Riyad au Yémen laissent penser que le pouvoir roule pour le régime wahhabite des Al-Saoud.
Après avoir saboté les producteurs laitiers nationaux, le ministre du Commerce persévère dans sa politique qui consiste à ouvrir les portes de l’investissement aux Saoudiens qui projettent de monter une usine de production de lait destiné à l’exportation. Ce n’est donc pas pour couvrir les besoins nationaux de plus en plus grands pour cette denrée de première nécessité sera produite chez nous, mais pour permettre au groupe saoudien Almarai de développer son business à partir du territoire algérien.
La crise du lait, que Kamel Rezig avait promis de régler par l’esbroufe et la menace faute de solutions concrètes. Réunissant les cadres de son département au lendemain de sa prise de fonction, le ministre du Commerce s’est perdu dans des admonestations et des menaces que personne n’avait prises au sérieux, tant les divagations du membre de l’Exécutif étaient un coup d’épée dans l’eau. En effet, quelques jours à peine après son sermon, la crise cyclique d’approvisionnement en lait subventionné est réapparue de plus belle, provoquant l’ire des citoyens majoritaires qui ne peuvent se passer de cette denrée à un prix abordable.
Kamel Rezig s’était alors, encore une fois, distingué par une nouvelle salve de mises en garde greffées aux promesses d’un règlement du problème dans les plus brefs délais, en se focalisant sur la «mafia» dont il disait qu’il la combattrait résolument. Pour autant, non seulement le ministre hâbleur n’a rien réglé, mais le pouvoir a surpris tout le monde, quelques jours après le grand bluff du ministre, en annonçant la conclusion d’un accord avec le géant de l’agroalimentaire saoudien Almarai.
L’annonce de Kamel Rezig s’agissant de l’implantation du groupe saoudien a coïncidé avec l’étrange absence du Yémen sur la liste des pays concernés par l’appel lancé par Abdelmadjid Tebboune au Conseil de sécurité des Nations unies pour «se réunir dans les plus brefs délais et adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre la situation dans les territoires occupés en Palestine et au Sahara Occidental». Selon des indiscrétions, ce pays agressé par les Al-Saoud et dont le peuple souffre le martyre – bombardements aveugles, famine, maladies, etc. – a été sciemment ignoré pour ne pas offusquer le régime de Riyad, conduit par le prince héritier Mohamed Ben Salman dont le nom vient d’être encore une fois cité dans une affaire de meurtre commis sur le membre d’une tribu qui refuse d’être expulsée de force de ses terres.
N. D.
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