Travailleurs anéantis

travailleurs pouvoir d'achat
Les mesures de Tebboune ne règlent rien. PPAgency

Par Mounir Serraï – De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer leurs conditions socioprofessionnelles et critiquer les décisions du dernier Conseil des ministres qu’elles jugent «hasardeuses». Ni la suppression de l’IRG pour une catégorie de revenus ni la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) n’ont contenté les nombreux travailleurs qui traversent une période des plus difficiles de leur vie, avec un pouvoir d’achat en constante dégradation.

Les réactions des uns et des autres convergent sur le fait que le gouvernement peine à apporter de véritables solutions aux problèmes que vivent les travailleurs, à savoir la faiblesse des revenus qui ne correspondent nullement à la réalité du coût de la vie. Ces mesures, qui sont loin d’améliorer substantiellement le pouvoir d’achat, semblent remobiliser les organisations syndicales qui commencent déjà à se préparer pour faire avancer leurs exigences en matière d’évolution salariale et de protection du pouvoir d’achat des travailleurs.

Les syndicats autonomes entament déjà des consultations entre eux pour voir comment et quand agir afin de faire entendre leur voix. L’annonce d’une future tripartite entre le gouvernement, les syndicats et les organisations patronales poussent les syndicats autonomes à affûter leurs armes pour remettre sur la table les nombreuses revendications jamais satisfaites, à l’instar de la question de la revalorisation salariale à travers la révision à la hausse du point indiciaire, mais aussi la révision des statuts particuliers.

Si le confinement dû à l’épidémie du Covid-19 empêche toute action revendicative, la situation sociale risque d’être explosive à la fin de cette crise sanitaire. Surtout que de nombreux travailleurs ont été durement impactés par les mesures drastiques imposées par les autorités. Il y en a même qui ont perdu leur emploi. La crise économique qui s’est aggravée par la chute vertigineuse des prix de pétrole rend la marge de manœuvre de l’Exécutif très réduite en matière de dépenses publiques.

Les promesses du président Tebboune d’étudier la possibilité de revaloriser d’une manière graduelle les salaires des enseignants, qui sont près d’un million, n’a pas été accueillie avec satisfaction ni par les concernés ni par les autres catégories de travailleurs du secteur public. Les arbitrages vont être donc très difficiles et le nombre de mécontents va se multiplier en raison notamment de ces «décisions irréfléchies» mal accueillies par les travailleurs.

M. S.

Comment (3)

    Bachir
    7 mai 2020 - 9 h 17 min

    Si on analyse la chute du dinar contre l’euro depuis 2010, le SMIG minimum serait de 100.000 DA aujourdhui.
    Ce qu’ils sont en train de faire n’est qu’improvisation pour faire quelque chose. L’inflation depasse les limites du tolerable. Le pauvre ouvrier va laisser tout son salaire chez l’epicier pour les memes produits payés l’année derniere. tout a augmenté et des fois plus de 50%. Donc que feront 1000 ou 2000 DA de plus quand le prix des legumes double ? que dire du prix du carburant, de la viande et des autres produits de premiere necessité ? l’état augment 10DA, ils reprent 1000DA a travers les imports et la TVA directs ou indirects sans compter les augmentations des prix de beaucoup d’autres produits en particulier les habits. Je plains les familles qui ont des enfants a scolariser car ils vont se ruiner avec le temps.

    Anonyme1
    7 mai 2020 - 3 h 15 min

    le bakchich c’est leur seul Dieu
    Chacun veut dépecer le pays à sa manière
    ils demanderont encore et encore jusqu’à la fin des temps

    lhadi
    6 mai 2020 - 17 h 02 min

    Pour faire oeuvre utile, il faut avoir des convictions et un idéal. L’exercice de la nouvelle gouvernance illustre le bien fondé de cette affirmation. J’avoue qu’il me paraît curieux de devoir l’écrire tellement c’est évident.

    Jamais la contradiction entre les intérêts d’une « peuplade » qui défend sa propre chapelle et les intérêts du pays n’est apparue avec plus d’éclat. Réactionnaire à l’intérieur, réactionnaire à l’extérieur, leur politique est bien une politique « réactionnaire sur toute la ligne ». Il serait facile de citer des exemples qui accréditent cette constatation objective mais je m’en tiendrai là.

    Il faut en changer. C’est l’intérêt de notre peuple. C’est l’intérêt de l’Algérie. C’est l’intérêt d’une Algérie stable et en paix. Cette idée fait de grands progrès dans les consciences d’innombrables d’algériens, honnêtes et sérieux, des travailleurs manuels et intellectuels, des jeunes qui veulent vivre leur temps, bâtir leur avenir et bâtir l’avenir de la jeune nation algérienne.

    Dans cet esprit, l’Algérie doit se donner pour objectif premier la lutte contre la maladie du siècle, c’est-à-dire la stagflation – croissance nulle accompagnée d’une forte inflation et d’un taux de chômage élevé -.

    Les algériens, qui possèdent le sens de l’intérêt général et la volonté de se consacrer au service d’autrui, doivent entrer en émulation en servant des causes justes.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.