Travailleurs anéantis
Par Mounir Serraï – De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer leurs conditions socioprofessionnelles et critiquer les décisions du dernier Conseil des ministres qu’elles jugent «hasardeuses». Ni la suppression de l’IRG pour une catégorie de revenus ni la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) n’ont contenté les nombreux travailleurs qui traversent une période des plus difficiles de leur vie, avec un pouvoir d’achat en constante dégradation.
Les réactions des uns et des autres convergent sur le fait que le gouvernement peine à apporter de véritables solutions aux problèmes que vivent les travailleurs, à savoir la faiblesse des revenus qui ne correspondent nullement à la réalité du coût de la vie. Ces mesures, qui sont loin d’améliorer substantiellement le pouvoir d’achat, semblent remobiliser les organisations syndicales qui commencent déjà à se préparer pour faire avancer leurs exigences en matière d’évolution salariale et de protection du pouvoir d’achat des travailleurs.
Les syndicats autonomes entament déjà des consultations entre eux pour voir comment et quand agir afin de faire entendre leur voix. L’annonce d’une future tripartite entre le gouvernement, les syndicats et les organisations patronales poussent les syndicats autonomes à affûter leurs armes pour remettre sur la table les nombreuses revendications jamais satisfaites, à l’instar de la question de la revalorisation salariale à travers la révision à la hausse du point indiciaire, mais aussi la révision des statuts particuliers.
Si le confinement dû à l’épidémie du Covid-19 empêche toute action revendicative, la situation sociale risque d’être explosive à la fin de cette crise sanitaire. Surtout que de nombreux travailleurs ont été durement impactés par les mesures drastiques imposées par les autorités. Il y en a même qui ont perdu leur emploi. La crise économique qui s’est aggravée par la chute vertigineuse des prix de pétrole rend la marge de manœuvre de l’Exécutif très réduite en matière de dépenses publiques.
Les promesses du président Tebboune d’étudier la possibilité de revaloriser d’une manière graduelle les salaires des enseignants, qui sont près d’un million, n’a pas été accueillie avec satisfaction ni par les concernés ni par les autres catégories de travailleurs du secteur public. Les arbitrages vont être donc très difficiles et le nombre de mécontents va se multiplier en raison notamment de ces «décisions irréfléchies» mal accueillies par les travailleurs.
M. S.
Comment (3)