Vers un concert de chanteurs français en tamazight en hommage à Idir ?
Par Kamel M. – Des chanteurs français pourraient organiser un concert en tamazight pour rendre hommage au chanteur universel Idir, décédé récemment. C’est le journaliste Rachid Arhab qui y a fait allusion dans un entretien avec Maxime Le Forestier, ami du défunt avec lequel il avait composé une œuvre commune qu’il a chantée en tamazight. De nombreuses personnalités artistiques mondiales ont exprimé leurs sentiments de respect pour la carrière riche d’Idir et son combat pour le rapprochement entre les peuples.
«C’est Brahim Izri (chanteur d’expression amazighe décédé en 2005, ndlr) qui m’a présenté à Idir», a affirmé Maxime Le Forestier en confiant qu’Idir «ne s’est jamais présenté comme un chanteur français». «D’ailleurs, a-t-il insisté, la seule fois où il a chanté en français, c’était avec moi». «Idir est peut-être le premier artiste pour lequel il puisse exister un deuil dans deux pays différents», a souligné, pour sa part, le journaliste d’origine algérienne Rachid Arhab.
En 1999, Idir enregistrait l’album intitulé Identités qui réunit de nombreux artistes de différentes nationalités, dont Manu Chao, Dan Ar Braz, Karen Matheson, Gilles Servat et autre Geoffrey Oryema. «Idir a rassemblé ceux qui prônent l’ouverture culturelle ainsi que la reconnaissance des racines propres à chacun», a-t-on commenté à la sortie de l’œuvre saluée partout dans le monde.
«Idir, légende de la chanson kabyle, se plie à l’exercice du duo pour nous faire écouter un autre sens qu’il donne à ce partage pourtant si commun dans la musique. Le plus difficile n’est pas d’être invité à chanter avec autrui, mais de se sentir admis comme un frère, et non plus comme un étranger que l’on accueille avec bienveillance», lit-on sur le site officiel du chanteur. «Ce disque est composé de chansons qu’Idir a profondément aimées dans son enfance puis dans sa vie d’artiste. D’autres sont venues à lui comme de belles invitations à se ressembler. Un seul mot clé pour comprendre le sens de ces adaptations : l’équivalence. Equivalence dans le terrain contrasté de l’émotion, plus que dans la traque acharnée du sens premier», y lit-on encore.
Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, a tiré sa révérence le 2 mai dernier, à l’hôpital Bichat, à Paris, après avoir livré un vaillant combat, un autre, contre une maladie malheureusement incurable. Mort à l’âge de 70 ans, il laisse derrière lui un répertoire d’une richesse inouïe qui a traversé mers et frontières.
K. M.
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