Cédric Villani : «Idir me rappelait les racines algériennes de ma famille»
Par Houari A. – Le mathématicien français de renommée mondiale, Cédric Villani, a rendu un vibrant hommage au chanteur Idir décédé le 2 mai dernier. «Idir, je me souviens très bien, ma mère m’avait acheté le disque avec la fameuse chanson Avava inouva, elle me l’avait vanté comme un disque qui allait me faire voyager et cela était vrai», a-t-il dit dans un court enregistrement vidéo. «Cela me rappelait les racines algériennes de ma famille, c’était quelque chose avec quoi je me sentais des atomes crochus et quelque chose qui me faisait me sentir bien», a-t-il confié.
«A chaque fois que j’ai pu entendre de la musique d’Idir, ça me donnait cette même impression et ça me replongeait longtemps, des années en arrière, au moment de cette découverte», a affirmé Cédric Villani, candidat à la mairie de Paris. «Idir, qui vient de nous quitter, était un grand artiste pour sa capacité à créer tout un monde, toute une atmosphère, une ambiance, s’inscrivant dans une tradition bien ancrée dans sa culture et complètement humaniste», a souligné l’auteur de l’ouvrage Les Rêveurs lunaires : quatre génies qui ont changé l’histoire. Et de conclure : «Bref, Idir était un grand homme.»
Le décès de l’ambassadeur de la chanson algérienne d’expression amazighe a suscité d’innombrables marques de sympathie et les éloges du gotha de la culture et de la musique en France et dans de nombreux autres pays. Estimé pour sa qualité de rassembleur et son combat pour la culture amazighe mais aussi pour le rapprochement entre tous les peuples du monde, Idir laisse derrière lui une œuvre riche que des chanteurs français comptent restituer en reprenant ses chansons en langue tamazight.
En Algérie comme à l’étranger, des personnalités politiques et artistiques ont mis en avant l’apport de l’interprète d’Adrar Inu à l’universalité et à la paix dans le monde. Idir n’était pas un amuseur, mais un compositeur, poète et musicien engagé en faveur des causes justes. «L’amour n’a pas de passeport», disait celui qui était décrit comme un «éternel amoureux des rencontres, de la tolérance et du partage par-delà les frontières et les mers».
H. A.
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