Boussis et Mohamedi out : deux autres résidus de la bande à Gaïd tombent
Par Nabil D. – Le directeur de la justice militaire, le général Amar Boussis, et le procureur général près le tribunal militaire de Blida, le colonel Mohamedi, ont été limogés, a appris Algeriepatriotique de sources sûres. Avec la chute de ces deux autres résidus de la bande à Gaïd-Salah, l’Armée nationale populaire s’est débarrassée de deux pièces maîtresses du clan de l’ancien chef d’état-major qui a détourné la justice militaire pour en faire un outil de règlement de comptes, prononçant des verdicts expéditifs et emprisonnant des hauts gradés de l’armée illégalement.
Le général Amar Boussis est l’instigateur du décret présidentiel que Gaïd-Salah fera signer au président par intérim potiche, Abdelkader Bensalah, en août 2019, portant statut particulier des magistrats militaires, lequel assure à ces derniers une impunité totale sous couvert de «protection de l’Etat». Le décret en question stipule que «le magistrat militaire bénéficie de la protection de l’Etat contre toute forme de pression ou d’intervention de nature à influer sur son impartialité et/ou à attenter à son indépendance». Or, cette «couverture» visait surtout à prémunir les exécutants des ordres extrajudiciaires émanant de Gaïd-Salah et de l’ancien directeur de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, actuellement en prison, de toute poursuite judiciaire car conscients qu’ils piétinaient éhontément les lois de la République.
Le texte concocté par le très rusé Amar Boussis accorde un blanc-seing au magistrat militaire qui ne peut être inquiété, le décret l’immunisant contre les «attaques de quelque nature que ce soit dont il peut faire l’objet dans l’exercice, à l’occasion ou en raison de l’exercice de ses fonctions, même après sa mise à la retraite». Le général Boussis et le colonel Mohamedi sont ainsi exemptés de toute poursuite pour les graves dérives qu’ils ont commises, tant que le décret signé par Bensalah ne sera pas annulé, le magistrat militaire n’étant pas «responsable des erreurs liées à l’exercice de la profession [même après sa mise à la retraite]», donc.
Le grand nettoyage commencé il y a quelques semaines par le président Tebboune et le chef d’état-major par intérim, le général Saïd Chengriha, se poursuit après l’arrestation du très nocif Wassini Bouazza et les enquêtes diligentées par la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), depuis le retour du général Sid-Ali Ould Zemirli à sa tête, à l’encontre d’un certain nombre de directeurs centraux au ministère de la Défense nationale, dont notamment le général Abdelkader Lachkhem. D’autres généraux devraient être inquiétés à leur tour, à l’instar du directeur central de l’action sociale, le général Zerrouk Dahmani, entre autres.
N. D.
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