Comment le général ripoux Belkecir tire les ficelles à partir de l’étranger
Par Nabil D. – Quand Ahmed Gaïd-Salah a déchu l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, il s’est appuyé sur l’ancien patron de la Gendarmerie nationale, le général Ghali Belkecir, qui a mis [sa] Police judiciaire au service de l’ex-chef d’état-major de l’armée qui avait fait suivre l’application de l’article 102 par une vague d’emprisonnements d’une ampleur jamais égalée en Algérie depuis l’indépendance. Ce qui apparaissait au début comme une opération «mains propres» s’est vite révélé être un règlement de comptes flagrant.
Dans cette guerre entre deux clans qui, quelques mois auparavant, saignaient le pays main dans la main, le général Ghali Belkecir jouera un rôle central et finira par se rendre compte de l’opportunité que sa position lui offrait pour amasser une fortune en un temps record. C’est ainsi que le commandant de la gendarmerie a transformé l’état-major de ce corps constitué en un lieu de brigandage et de déprédation, en s’éloignant complètement des nobles missions échues à cette institution qui tire sa force de sa double casquette militaire et judiciaire.
Le général Ghali Belkecir, dont l’épouse, juge à Tipasa, était une des pièces maîtresses dans le modus operandi qu’il avait mis en place pour extorquer de l’argent aux hommes d’affaires qui gravitaient autour du cercle présidentiel et qui accaparaient l’essentiel des marchés publics grâce à leur connivence avec le frère cadet de l’ancien président Bouteflika, a trouvé le filon en leur faisant du chantage. D’aucuns se demandent pourquoi le patron de Sovac, Mourad Oulmi, dont la fortune à l’étranger lui permettait pourtant de «couler des jours heureux» loin des crocs du loup, est quand même rentré au pays pour finir en prison comme les grands noms de l’industrie rentière.
Il s’avère que le richissime représentant des marques allemandes en Algérie avait reçu des garanties du général Ghali Belkecir de garder son dossier sous le coude et de ne pas le transmettre à la justice en contrepartie de grosses sommes d’argent en euros sonnants et trébuchants. Mourad Oulmi n’est évidemment pas le seul à être tombé dans le panneau. D’autres hommes d’affaires véreux ont «casqué» au maître-chanteur dont on vient de découvrir qu’il détient de nombreux biens à l’étranger, dont un appartement de haut standing dans le très cossu seizième arrondissement de Paris, le plus cher de la capitale, d’une valeur d’un million et demi d’euros, et enregistré au nom de ses filles.
Le général Ghali Belkecir a pu quitter le pays sans être inquiété par Ahmed Gaïd-Salah en raison des lourds dossiers qu’il détient sur lui, sur ses enfants et sur un grand nombre de hauts responsables mouillés jusqu’au cou dans des affaires de corruption, de détournement des deniers publics, le trafic d’influence et autres comportements immoraux. C’est parce que l’ancien commandant ripoux de la Gendarmerie nationale en sait des choses qu’il continue à tirer les ficelles à partir de l’étranger à travers ses éléments toujours actifs en Algérie et quelques mercenaires de l’engeance de Hichem Aboud qui infeste YouTube avec ses galéjades quotidiennes pour détourner l’attention des véritables voyous encore embusqués dans les interstices de l’Etat.
N. D.
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